mardi 27 août 2013

Ode to my Family.

Autant prévenir avant de partir, je n'ai aucune putain d'idée de là où cet article va m’amener.
Cette fois pas de projet d'articles, pas de causes à défendre, pas de plan de dissertation sur des opinions plus ou moins contestables.
Juste un gros poids au fond du ventre qui étrangle le monstre, mon univers, et m'empêche de réfléchir.

C'est ma mère qui m'a apprit qu'écrire, laisse s'écouler les mots, avait le pouvoir de tarir les larmes et d'expliquer les silences.

Ma mère qui m'a dit la dernière fois que je me suis rasée la tête que j'étais moche.
Ma mère qui a monté ma jambe tatouée à tout le monde en disant que c'était bien fait mais qu'elle trouvait ça très laid.
Ma mère qui trouve normal que ma frangine traite le Roi de con.
Ma mère qui pense que je suis une menteuse, une affabulatrice.
Ma mère qui "sait" que j'ai fumé au lycée, que j'ai séché des cours, que j'ai fait des choses pas très propres avec un mec plus vieux que moi, que je me suis faite dépuceler à quinze ans.
La Queen Mom.
Ma mère.

Et puis il y a ma soeur.
Ma soeur qui ne travaille jamais, qui n'aide jamais ma mère, qui se balade dans des fringues à plus de 50 euros la pièce, qui a une gueule grande ouverte du haut de ses même pas quinze ans, et qui me jette au visage que "au final on verra bien laquelle de nous deux s'en sortira le mieux, sale conne".
Ma soeur qui refuse de marcher dans la rue en même temps que moi.
Pour qui ne compte que le prestige, le fric, et son portable.
Ma soeur.

Et ma famille.
Mes grands parents dépassés et fatigués.
Mon oncle qui en a ras le cul.
Ma marraine qui pense aussi que je raconte n'importe quoi.
Cette condescendance constante quand ils me regardent.
Cette sensation de ne pas exister, de ne pas être là, de parler dans le vide.
Parce que je suis une ado attardée, une fille en crise, avec des drôles de fringues, qui se cherche.
Ma famille.

Mon père.
Mon père encore.
Mon père jamais présent, mon père qui fuit.
Mon père qui accumule les conneries comme des perles sur un collier trop plein.
Mon père qui n'arrive pas à communiquer avec moi, et pour cause, quand on récupère un gamin à dix-huit ans passé, et qu'on veut faire son éducation, on se rends vite compte qu'on ne peut pas faire grand chose.
Mon père qui regrette.

Tout ces gens.
Tellement condescendants.
Tellement désireux de me montrer ce que doit être ma vie.

Je n'ai pas besoin de vos conseils.
Ni de votre opinion.
Bientôt, j'attendrais les vingt-quatre années.
J'ai la tête rasée, des piercings, la jambe tatouée, je pratique une religion païenne, je vis à travers mon appareil photo, je veille sur ma famille de chats. C'est ce que je suis.
Et je n'ai pas besoin de vous pour savoir ce que je suis.
Je n'ai besoin de personne pour m'accepter telle que je suis.
Je suis moi dans l'entièreté de mon être.
Peut-être que je suis étrange et décalée par rapport à certain critères, mais je suis moi.

Et vous avez fait de moi ce que je suis.

Retour en arrière.

Avant ma naissance, ma mère est tombée amoureuse, folle, de mon père.
Il était grand, plus agé qu'elle, et ça a été le coup de foudre.
Ma mère était une passionnée, elle l'a aimé sans limite, mais mon père, lui, n'arrivais pas à se dire qu'il allait se caser avec quelqu'un.
Il a trompé ma mère.
Plusieurs fois.
Elle lui a pardonné.
Elle voulait un môme.
C'était pas facile pour elle, elle a fait plusieurs fausses couches avant de m'avoir.
Finalement, elle est tombée enceinte pour de vrai.
Mon père a crisé et s'est barré en Afrique.
Quand il est rentré, j'allais naître. Il ne voulait pas de moi.
Le jour de l'accouchement, il n'était pas là.
Quand j'étais bébé, il ne s'occupait pas de moi.

Quand j'avais deux ans, il a lourdé ma mère.
Puis quand j'avais trois ou quatre, il l'a reprit.
Il lui avait promit qu'ils habiteraient ensemble, et il m'avait promis qu'ils me feraient un frangin ou une frangine.
Quelques semaines après ces promesses, il a largué ma mère, encore.
Pour toujours.

Quand j'ai eu six ans, il a demandé la garde alternée.
Je n'avais pas aller chez mon père.
Je ne le connaissais pas beaucoup, et au fur et à mesure, il s'est mis à me faire peur.
Ma mère et moi étions très fusionnelles.
C'était la personne à qui je faisais le plus confiance.
A l'école j'avais des problèmes. Je me faisais taper dessus. Je n’aimais que lire et je n'aimais pas les autres enfants. J'avais peur d'aller à l'école.
Mon père s'est mis avec ma belle mère.
Une femme avec qui il trompait ma mère bien avant ma naissance.


Ma mère s'est mis avec mon beau père.
Au début il était gentil.
J'ai eu huit ans, ma petite soeur est née.
Je voulais une petite soeur.
Ma mère et mon beau père se disputaient beaucoup.
Il y a eu un séjour à la montagne, avec des grosses disputes. A la maison, ça marchait pas très bien. Et après la naissance de ma soeur, ils ont faillit se quitter.
A cette époque, j'avais très peur de mon père.
J'étais malade à chaque fois que je devais aller chez lui.
Je ne supportais pas sa nouvelle femme.
Avec ma mère et mon beau père on a été viré d'un premier appartement.
On est allé habiter ailleurs, dans une maison.
Ma mère et mon père hurlaient l'un contre l'autre à chaque fois que je devais aller voir mon père.
Mon beau père était souvent nerveux.
J'ai écrit à mon père pour le dire que je ne voulais plus le voir.
Je ne l'ai plus vu.
Il a cessé de venir.
Mon père est parti une nouvelle fois.

Je suis allée au collège.
Je ne savais pas nouer des relations sociales, alors je me suis fait encore taper dessus.
Ma mère a dit que c'était de ma faute.
Je n'ai plus parlé à ma mère.
De toute façon, elle se disputait avec mon père.
Ma petite soeur avait deux ans.
Elle adorait son père.
Elle venait parfois dans ma chambre et elle me mordait les bras au sang.
Ma mère me disait d'être gentille avec elle.
J'ai découvert le cinéma fantastique. J'ai arrêté de vivre dans le réel, et j'ai commencé à lire des histoires.
Ma mère est retombée enceinte. Un petit frère.
Il n'était pas assez fort et il est mort sans voir le monde.
Pauvre petit frère.

On a été virés de la maison.
On a tout mis au garde meuble et on est allé vivre chez mes grands parents. Dans l'appartement de mon arrière grand mère qui venait de mourir.
Au collège, je me faisais taper la tête contre les murs, je vivais au CDI.
Ma soeur était gâtée par son père qui avait complètement oublié que j'existais.
Entre temps, j'avais apprit que mon père lui aussi avait pondu une môme.
A la maison, ça hurlait tout le temps.
Tout le temps.
Tout le temps.
J'étais tombée en dépression.
J'étais persuadée que j'allais voir des monstres qui allaient me dévorer si je regardais le noir, la nuit. J'avais peur de la mort, parce que je pensais que la mort habitait dans mon ventre.
J'avais l'impression d'être folle.
Tout le monde hurlait.
Ma petite soeur était devenue anorexique à la mort de mon arrière grand mère.
J'avais peur qu'il lui arrive mal.

Mon beau père n'avait pas donné les courriers du garde meuble où on gardait toutes nos affaires depuis le déménagement dans le petit appartement de ma grand mère.
Ils ont tout envoyé au broyeur et vendu le reste.
On a tout perdu.
Toutes les photos.
Tout les souvenirs.
Tout nos jouets.
Ma mère a hurlé tellement fort ce jour là.
Je n'ai jamais entendu quelqu'un hurler avec autant de désespoir.
Ca a hurlé encore plus fort dans la maison.
J'ai commencé à détester mon beau père.
Et ma soeur me détestait pour ça.
Ma mère me prenait pour une folle.
Je me prenais pour une folle.

On est allé habiter dans une autre maison.
Ma soeur a eu un chien.
Mon beau père a tapé sur le chien.
Je suis rentrée au lycée.
J'avais envie de mourir tout les jours.
Au lycée, j'avais des amis. C'était bien.
Je m'y sentais mieux que chez moi.
Je suis devenue gothique par amour des fringues de mes potes et par amour de la littérature.
Ca hurlait à la maison.
Ca hurlait tout le temps.
Je ne pouvais plus dormir.
J'avais l'impression que si je dormais j'allais mourir.
C'est la musique qui m'a sauvé. C'est Placebo qui m'a sauvé. C'est Peter Jackson qui m'a sauvé, lui aussi.
J'avais définitivement perdu contact avec le monde réel.
Je voulais vivre pour sortir de cet enfer, ne plus voir mon beau père, ne plus entendre les hurlements perpétuels, les disputes, mais si j'avais vu la mort arriver, je l'aurais accueillit avec soulagement.
Je ne parlais plus à personne.
Plus à ma mère, plus à ma soeur, j'avais envie de tuer mon beau père.
A table, on me rabaissait toujours. Toujours. Je détestait les repas. On me disait toujours que je n'étais pas assez bien.

J'ai eu le bac.
Sans aucune fierté.
Je savais que je l'aurais, et je n'avais même pas travaillé pour ça.
Je voulais m'en aller de la maison et faire du cinéma.
Hors de question.
On m'a mis en fac de langue.
Je n'y ai rien foutu.
J'ai commencé à fumer parce que j'avais faim, parce que ma mère n'avait plus d'argent à cause de mon beau père.
J'ai rencontré My Love, mon amie de galères, et elle m'a aidé à aller mieux.
Elle m'a poussé à passer les concours d'école d'art.
Ma mère a lâché l'affaire, on a fait un emprunt à la banque.
Ce n'était pas l'école que je voulais, mais, soit, j'allais pouvoir faire ce que j'aimais.

A la maison, c'était le chaos.
La famille était folle.
Ca hurlait tout le temps.
J'en prenais plein la gueule comme tout le monde.
Tellement de méchanceté, tellement de haine.
Je ne sais même pas s'ils se rendaient compte.
Je rendais les coups pour ne pas hurler.
Je ne pouvais toujours pas dormir.
J'écrivais.
Pour ne pas être dans cette réalité.
Pour ne pas vivre cette vie.

Avec mon petit ami Soleil, j'ai pu échapper un peu à tout ça.
Etre moins chez moi.
Finalement, mon beau père est parti.
En laissant des dettes, et en traînant ma mère plus bas que terre devant ses propres parents.
Mon père a profité de ce moment pour réapparaître.
J'ai rencontré mon autre soeur.
Je lui ai donné tout l'amour que je pouvais.

J'ai fait mon école d'art.
Mais même mon beau père pati, la violence était continuelle.
Normale.
Des cris tout les jours.
Des menaces.
Des insultes.
Je voulais la paix.
Mon père a donné de l'argent, j'ai payé un appartement à côté de l'école.
Les fournitures, le papier, tout ça coûtait tellement cher...
J'ai eu faim.
Faim.
Si faim.
J'ai prit un chat pour ne pas être seule, et il y avait Soleil, qui n'aimait pas ce que j'étais, mais ça allait parce que je n'étais pas toute seule.
J'avais quelques amis de l'école.
My Love est partie en Angleterre. J'ai beaucoup pleuré.
La dépression est revenue.
Le monstre de la Mort dans mon ventre me mangeait de l'intérieur.
Je n'ai pas fini ma licence à l'école.
Ma mère ne me parlait plus beaucoup.
Mon père essayait de me comprendre.
Ma soeur me méprisait.

J'ai prit un nouvel appartement, j'ai commencé un travail, commencé à étudier pour un autre concours, à Angoulème.
Mon père venait voir si je travaillais.
Vers la fin de l'année, il m'a dit qu'il ne m'aiderai pas financièrement pour ce concours.
J'ai tenté quand même.
Je voulais pouvoir me rattacher à ma seule réalité.
La réalité dans laquelle je voulais vivre et qui n'était pas celle dans laquelle on m'avait poussée de force.
J'ai eu le concours.
Je l'ai eu.
Moi toute seule.
J'étais fière.
Mais il n'y avait plus d'argent.
Plus de bourses. Les dettes de la première école.
Alors, non.
Non, je n'irais pas dans cette nouvelle école.
J'ai essayé de me tuer.
J'ai vraiment essayé de me tuer.
La Mort n'a pas voulu de moi.

J'ai rencontré les Dieux de mes ancètres.
Puisé en moi l'espoir, je me suis accrochée à mes rêves.
Avec ma mère ça allait très mal, avec mon père aussi.
Ils ont payé une dame pour qu'on puisse se parler tout les trois, devant elle.
C'était ridicule.

Je voulais avancer toute seule.
Qu'importe le chemin.
C'était trop fort pour moi. Ce qui vit en moi est plus grand que moi même. Et je devais avancer.
Même si on se moque, même si ma mère me rejette, même si mon père s'emporte.
Je me suis retrouvée quasiment à la rue, j'ai failli crever de froid et de maladie.
J'ai rencontré le Roi.
J'ai encore déménagé.

Et maintenant, je suis là.

Alors qui?
Qui va me dire comment mener ma vie?
Qui va me dire ce que je suis supposée faire?
Qui va me dicter mes envies?

Ma mère?
Mon père?

Non.

Je ne suis pas une menteuse.
Je ne ment pas.
Je n'ai pas prit de drogue.
J'ai commencé à fumer à la fac.
J'ai eu un mec qui avait quinze ans de plus que moi, mais on a couché ensemble, quelques fois, et c'est tout.
Je n'ai jamais été pétée à plus en savoir où j'habite.
Je n'ai jamais eu de dettes.
Je n'ai jamais fait de mal consciemment à qui que ce soit, si ce n'était pas pour me défendre.

La seule chose que je veux.
Que je veux.
Plus que tout, plus que n'importe quoi d'autre.
C'est la paix.
Etre tranquille, dans mon chemin, avec MA famille.
Celle que je me suis faite.
Mes amis, le Roi, mes petites boules de poil.

Et je défie quiconque, parents compris, de venir m'apprendre à vivre.
De me dire comment je dois m'habiller, me coiffer, comment parler, comment vivre.

Parce que je sais qui je suis.
Qui je suis malgré vous.
Je suis fière de moi.
Je suis contente de la personne que je suis devenue.
Et il me tarde de voir la personne que je vais devenir.

Avec ma conscience pour moi.
Et une conscience nette.

Bien à vous.

Leo  QueenOfBones-
From Bones-Land

jeudi 1 août 2013

Beaucoup de bruit pour rien.

Tchouki tout le monde.

Du haut de mon stress post-concours (ahahahahah, je suis pas du tout nerveuse, ahahahahahah!!!!!), j'avais envie de faire un article.

L'idée c'était de faire un article sur l'homosexualité.
Voila, genre un papelard polémique avec des grands bout d’opinion rageuse dedans...
Le problème, c'est que, ma foi....

Je n'ai STRICTEMENT RIEN à raconter sur le sujet.
Je veux dire.
Mon avis sur la question de l'homosexualité se résume à "Oui, tu es homosexuel-le, c'est bien, passe moi la mayonnaise."
Je m'en tamponne le derrière dans les palétuviers, d'une force puissante.
Si des gens s'aiment et s'éclatent au plumard, ma foi, c'est très bien. Je veux dire, il y a des choses bien plus grave que de l'amour et de l'attirance. Genre, des trucs comme la guerre, la faim dans le monde, la crise du pétrole, la fonte des glaces...

A côté, quand deux personnes du même sexe se tiennent la main, je veux dire... Enfin... Je comprends pas... C'est grave?



A Bones-Land, on est relativement laxistes sur la question. Avec Mew on en a parlé, et nous avons décidé à l'unanimité que si un de nos mioches vient nous voir en se tordant les mains pour nous dire:
"-Pôpa, Môman, je crois que j'aime les (personnes du même sexe, insérez ici ce que vous voulez) (ce double sens est génial) (je veux dire.)"
La réaction sera la suivante:
"-C'est cool. Les consignes sont les mêmes que précédemment, protèges toi, regarde des deux côtés de la route avant de traverser, et lave toi les mains avant de passer à table. "

Non sérieux.
Une des personnes que j'admire le plus au monde (une personne de ma famille) est un monsieur qui aime les messieurs.  J'ai passé des moments trop cools avec lui, il vit avec son chéri depuis des années, et ils sont trop beaux.
Quand on parle de l'adoption non plus, je vois pas le soucis.
J'ai une cousine qui a deux mamans. Elle est équilibrée, a passé son bac avec mention, et a une brillante carrière qui l'attend. Et elle est plutôt à fond sur les garçons, d'après ce que j'en sais.

Bref.
L'homosexualité, pour moi, c'est à peu près aussi normal que toutes les autres choses de la nature.
C'est une attirance comme une autre.
Et mon opinion est la même sur, en vrac: la bisexualité, la transexualité, les travestis, etc, etc...
Je vois pas ce qui pourrait me gêner dans le fait que des personnes s'accomplissent à travers un chemin autre que le mien. Je cherche moi-même l'accomplissement personnel, si des gens le trouvent en faisant des choses qu'ils aiment, et en aimant d'autres personne: ainsi soit-il.


Weeeee!!!
Youpiiiiiii!!!!


Quand on a commencé à parler du mariage gay en France, et du projet de loi sur l'adoption par les couples homosexuels, ma réaction a été en deux temps:
"-Ah, enfin, la loi va être la même pour tout le monde!"
"-Chic, y'a des bébés qui vont trouver des parents!"

Oui, parce que dans "le pays de la liberté et des droits de l'homme", (olol!!!!), je trouvais pas que tout le monde naissait "libre et égaux en droits". Et que le premier article des droits de l'homme ne soit pas respecté, je trouvais ça vraaaaaaiment craignos.

Et puis, je sais que, même le le Père n'a pas vraiment eu vocation à être un parent quand j'étais bébé, il y a des couples d'hommes qui veulent des enfants plus que tout, parce que être parent, c'est très important. Transmettre, tout ça. Il y a des gens pour qui ça compte.
Pareil pour les couples de femmes, même si on fait moins chier les femmes sous prétexte que utérus = "envie folle de procréer!", ce qui n'est pas toujours vrai.

D'autant plus que, quand des homosexuels avaient des enfants, d'une manière où d'une autre, si le parent "officiel" mourrait, et que la famille de ce parent décidait que l'autre parent devait s'en aller, il n'avait pas le choix, et perdait son enfant. Ou si le parent décédé n'avait pas de famille, des petits devaient être séparé de son autre maman ou de son autre papa pour aller en foyer.
C'est pas un peu horrible?

Alors autant dire que des gamins allaient pouvoir être adoptés et avoir des maisons, et être en sécurité, je trouvais ça plutôt intelligents. Je râlais un peu moins contre le gouvernement qui m'avait supprimé ma bourse d'état.

Et puis, j'ai entendu parler du fameux truc de psychopathe catholiques, là:
(vous savez comme je porte les monothéistes dans mon coeur...)
"Un papa une maman". Et autre réfractaires.

Et là...

Qui sont ces affreux rabat-joie?
(Une belle bande de rabat-joises, ton Altesse)
(Private beaver joke, excusations.)
Et quels sont leurs arguments?

Après des recherches, ce sont en grande partis des bourgeois catholiques, conservateurs et religieux de tout poils, qui avancent des arguments élaborés comme:
-Dieu a créé l'homme et la femme pour qu'ils fassent des enfants, le reste est contre nature.
-C'est mauvais pour l'équilibre de l'enfant, d'avoir deux parents de même sexe.
-Et si on autorise ça, ça va faire des homosexuels de génération en génération! (wtf génétique?)
-Ca va permettre à des hommes de violer des enfants.
-Et si on autorise le mariage gay, après, tout sera permis, toutes les dérives!! La pédophilie et la zoophilie après ça!!!
-L'homosexualité, c'est un choix, de toute façon. C'est juste pour se démarquer, et foutre le bordel dans la société.

Ce à quoi j'ai répondu:



"Putain, trop drôle, c'est une vanne, c'est ça? Ahahah, trop fort, ces gens, meilleure blague de l'année... Attend, c'est du sérieux? Wtf?"

Et oui.
Ces gens sont sérieux.

Reprenons ces arguments pour voir ce qu'il y a comme blagues dedans:

-Dieu a créé l'homme et la femme pour qu'ils fassent des enfants, le reste est contre nature.

NIQUE DARWIN, NIQUE LE PROGRÈS, NIQUE LA SOCIETEEEEEEEE!!!
Bref.
Enfin, Dieu a posé l'homme et la femme sur Terre pour qu'ils niquent et se reproduisent.
Fort bien.
Je veux bien croire que, au delà de toute considération théologique, le but d'une espèce soit d'éparpiller ses brins d'ADN dans le monde.
Mais dans une société qui abrite 7 putain de milliards d'individus, on peut prète se calmer sur l'éparpillement génétique, non?
C'est quoi le problème? Que des femmes fassent l'amour en elles et que des hommes fassent l'amour entre eux?
Je sais bien que dans le monothéisme, chaque plaisir prit est un pêché, mais si vos vies sont pourries parce que vous avez choisit la voie de Dieu, c'est pas le problème d'un état laïque.
Vous n'avez pas à dicter vos choix à l'état. C'est triste mais c'est comme ça. Tac.

Dire que l'homosexualité n'est pas naturelle est aussi une hérésie.
(J'aime ce mot. Il sonne.)
Les animaux les plus intelligents pratiquent l'homosexualité. Dauphins, rats, grands singes.
Votre Dieu aurait créé des espèces homosexuelles?
Oh le filou.
Je serais vous, je m'adresserais direct au service des réclamations.

-C'est mauvais pour l'équilibre de l'enfant, d'avoir deux parents de même sexe.


Alors alors...
Qu'est-ce qui est le plus mauvais pour un enfant?
D'avoir deux parents aimants?

Ou d'avoir une mère qui élève seule son gosse (ses gosses?) parce que le père s'est tiré?
D'avoir des frères et soeur de pleins de pères différents, ou de plein de mère différents parce que papa est un coureur/maman est une aventurière?
D'être élevé avec 5 autres gosses parce que papa/maman profitent des allocs grâce à des gosses qu'ils ne prennent même pas la peine d'élever?
D'être battus quotidiennement parce que ils n'étaient pas vraiment désirés, mais que la religion interdit le préservatif?
D'avoir un père de 60 berges parce que maman a épousé un vieux riche pour se faire du blé? Que quand il aura vingt ans, son père en aura 80 et va mourir?
D'être à moitié gogol parce que maman s'est marié avec son cousin, et que, pas d'éparpillement génétique?

Mères célibataires, familles trop nombreuses, mariages avec une différence d'âge impossible, familles recomposées cinq ou six fois, enfants maltraités, laissés à l'abandon, mariages consanguins...

C'est bon pour un gamin?
C'est bon pour un gamin ce genre de situations?

Je vous jure sur la vie de ce que j'ai de plus cher que j'aurais mille fois préféré que ma maman se mette en couple avec une femme plutôt qu'elle se foute avec mon connard de beau père! J'aurais été mille fois plus heureuse. J'aurais même préférée qu'elle soit amoureuse d'une femme dès le départ plutôt que de tomber sur des hommes qui lui ont arraché le coeur avec des clous rouillés.

On trouve ça normal les familles recomposées, on a le droit de se marier avec les gens de sa famille (à la limite, l'amour ne se commande pas, mais moi, j'interdirais la procréation naturelle dans ce cas là... génétique, tout ça...), on a le droit de faire des gosses juste pour niquer le système des allocs, mais des couples qui veulent désespérément donner de l'amour et une famille à des gamins se le voient interdire POUR LEUR EQUILIBRE?

C'est juste débile.
Débile.



Je ne dis pas que les couples homosexuels restent ensemble toute leur vie.
Je ne dis pas qu'il n'y aura pas de famille recomposées...
Mais il y aura des enfants aimés.
Et ça... C'est le plus important.

-Et si on autorise ça, ça va faire des homosexuels de génération en génération! (wtf génétique?)et
-L'homosexualité, c'est un choix, de toute façon. C'est juste pour se démarquer, et foutre le bordel dans la société.

Alors.
Je met ces deux arguments en miroir pour une bonne raison.

Non, être homosexuel n'est pas plus un choix que d'avoir les yeux verts. C'est comme ça. Que ça soit génétique ou psychologique, ce n'est pas un choix.

Est-ce que les hétéros ont fait le choix d'être hétéro?
Vous, petit hétérosexuels sans problèmes, quand avez vous fait le choix d'être hétéros? Un jour vous vous êtes regardés dans le miroir, vous avez bien réfléchit, et vous vous êtes dit "ouaih, hétéro, ça me semble safe, comme choix. je vais faire ça."

Non, hein?
Ben voila.

C'est peut-être génétique.
Mais dans ce cas, ça me ramène au point suivant.
Si c'est génétique, ça ne se transmet pas de manière automatique, et il ne peut pas y avoir des homosexuels de génération en génération, vu que à la base, c'est bien un couple hétéro qui a donné naissance à un homosexuel.

Stupide.

(Et puis je vois pas comment des gens qui croient que Dieu a créé le monde en 6 jours se mêlent de génétique.)

Et dans le cas de parents homosexuels adoptant des enfants, si les gamins deviennent homosexuels aussi, ça veut dire que c'est psychologique et pas génétique, et donc, qu'on est homo par phénomène d'imitation de son entourage.
Sauf que non: vu que, à la base, c'est bien des parents hétéros qui ont donné naissance aux parents homosexuels.

Nique la logique, dans ce cas.
Aucun de ces arguments ne tient debout.

-Ca va permettre à des hommes de violer des enfants.
Pardon?
OO

Depuis quand "homosexualité" = "pédophilie"?

On parle de gens qui veulent se marier par amour et fonder une famille, là.
Pas de dangereux psychopathes qui cherchent à trouver des enfants pour les violer sauvagement.
Il y a eu des faits divers, mais bon, je me souviens aussi de l'autrichien qui avait enfermé sa fille dans sa cave pour la violer pendant quinze ans. Et il était pas particulièrement homo.

Il y a des tarés partout.
Mais si voulez mon avis, la frustration sexuelle est beaucoup plus dangereuse dans le rapport que les homains ont avec les êtres faibles que l'homosexualité.

Je ferais garder mon môme tranquillou par mon meilleur pote gay, alors que jamais je ne le confierai à la garde d'un prêtre.

Comment ça, on gueule parce que j'ai fais le rapprochement facile prètre = pédophile.

C'est quoi qui vous dérange?
Pour vous, tout les gays sont biens des violeurs d'enfants en série.
C'est facile de faire des rapprochements vaseux.

Et les gens qui avancent ces arguments devraient avoir honte.


-Et si on autorise le mariage gay, après, tout sera permis, toutes les dérives!! La pédophilie et la zoophilie après ça!!!

Je suis obligée de répondre?

Enfin, je veux dire.
Moi ce qui m'inquiète, c'est qu'on marie des gens qui se connaissent depuis trois semaines.
Pas qu'on autorise des gens qui s'aiment à se marier.

Le mariage pour tous a été instauré.
Et la seule chose qui va se passer....
C'est que....


Omgs le suspense!!!!
DES GENS VONT SE MARIER!

...
Terrifiant.

Vraiment.

Hurm...

Ensuite, y'a un truc qui me dérange.
Le fait que les gens disent:
"-Oui, ben la définition du dictionnaire sur le mariage, c'est "union entre un homme et une femme", alors il faut inventer un nouveau mot!! On a qu'à pas dire mariage! Marage c'est pour un homme et une femme!!"

Ahahah.
Le dictionnaire détient la vérité, hein?
Le fameux "argument dictionnaire"...

Déjà, moi, je me méfierai d'un truc qui s'est lui même introduit le mot "kiffer".
Académie française, je te chidssu.

Ensuite, vous voulez un exemple du "dictionnaire détient la vérité"?

Maintenant, quand on regarde dans le dico, à "hystérie", on voit la définition d'une pathologie mentale, et d'une injure passée dans le langage courant.
Il y a une cinquantaine d'année, si on regardait, on y voyait la définition d'une maladie touchant uniquement les femmes, et créé par un traumatisme sexuel, et/ou un manque d'enfant.

Voila.
La vérité est dans le dictionnaire.
La beauté de la langue française.
On ne peut pas appeler ça un mariage parce que c'est "une union entre un homme et une femme".

C'est ça.
Les langues ne bougent jamais, il n'y a pas de progrès, pas d'avancée, pas de changement du langage. D'ailleurs, on parle tous la même langue qu'à la création du monde.
C'est connu.

...

C'est en changeant les mots qu'on change les meurs.
Je suis pour le mariage pour tous.
Pour la liberté d'aimer.
Pour l'adoption des nombreux enfants sans parents.

Parce que c'est ce qui est juste.
Et que aucune idéologie arriérée ne pourra jamais entraver la marche du progrès.
Vous aurez beau freiner des quatre fers, le mouvement est inéluctable.
Et vous le savez.