jeudi 30 janvier 2014

La théorie du non genre.

OMGs un article!!
Fifou.
(c'est parce que j'ai dormi 15 heures hier. )
(c'était bien. <3)

Donc, aujourd'hui, je vais parler de ce qu'on appelle le "genre".


Let's get down to business!
Je n'aime pas ce mot.
Nope.

Pour avoir vécu avec un neurobiologiste toute mon enfance, je sais que s'il y a bien quelque chose qui ne change pas entre les hommes et les femme, c'est bien le cerveau.
Il est impossible de différencier un cerveau d'homme et un cerveau de femme.

Ce qui veut dire concrètement que, ce qui différencie l'homme de la femme, à part la légère différence de masse musculaire et la taille du bassin, c'est : rien.

(tadan.)

Ou plutôt, si.
C'est les normes sociales.
Ce qui différencie un comportement dit "féminin" d'un comportement dit "masculin" est la pression sociale.
Et c'est tout.


On pourra m'objecter que ce n'est pas la pression sociale qui fais que les femmes sont aigries pendant leur règles, ni que les hommes sont plus agressifs et efficaces pour ouvrir un bocal de cornichons.
(j'ai horreur des cornichons.)
(par contre, file moi de la confiote mirabelle, pour voir.)

Bon.
Exemple.
Je me teint les cheveux massivement en rouge fluo. Pour sauver ma tête du rasage complet dans deux ans pour cause de cuir chevelu détruit je met des masques de fifou ultra réparateurs sa mère.
Le dernier pot de masque que j'ai acheté, j'ai pas réussi à l'ouvrir. Ni dans un sens ni dans l'autre. Etant plutôt musclée des doigts mais reconnaissant ma faiblesse physique (lulz) je vais voir le Roi.
Il échoue comme moi. Essaie de l'ouvrir dans tout les sens aussi, avec une cuillère, avec un couteau, etc...
Le pauvre pot à fini scié puis éventré par le dessus.
Par moi.
(pas par le Roi qui a peur de se couper, et qui n'aime pas la violence ni la destruction gratuite.)
(mais ce connard de pot de mes couilles là!!)
(sa race!!)

Je ne me suis jamais reconnue dans le cliché de femme fragile soumise à ses hormones. Et je ne reconnais pas les hommes qui me sont proches dans le cliché du sur-mâle alpha.

Je dirais plus:
je ne me suis jamais reconnue dans un genre ni dans l'autre.



La vraie différence entre les hommes et les femmes, c'est la capacité de donner la vie.
Si on était des escargots, ou leur lointains descendants, non seulement, on baverait partout et on serait allergiques au sel, mais en plus, la société n'aurait pas ce problème.

Tout serait pratique, et on ne regarderait pas comme un alien un homme qui veut prendre un congé paternité.
(puisqu'il n'y aurait pas d'homme mais que des escargots.)
(suivez, bon sang!)

Avec la capacité et l'énorme pouvoir de donner la vie, les femmes ont un rôle dominant dans la société. Et les hommes veulent eux, dominer. Donc, guerre des pouvoirs, rôles assignés, on garde la femme au chaud pour protéger la progéniture, et les hommes partent en guerre pour... on sait pas bien quoi, mais ils y partent.

...omygads the amount of bullshits is so high i can't handle it!!!

Je ne vois pas au nom de quoi les femmes devraient être douces et paisibles et les hommes assoiffés de sang.
ah, si.
la guerre et les gamins.

Gros scoop:
en ce cas, nous sommes des animaux.

Il n'y a pas de différences morales entre les hommes et les femmes.
Avoir un utérus ne me prédispose pas à la douceur.
Avoir des testiboules ne me prédispose pas à la violence.

"oh mais si!! tu sais, avec la testostérone, et l'oestrogène, et toussa."

wi.
les trucs pour faire des beybeys, quoi.
tsais quoi.
On vit dans une civilisation où:
On a pas besoin de chasser. On a pas besoin d'être une femme pour s'occuper du foyer. On a pas de rituels du plus fort pour savoir qui va être le chef de la tribu.
(auquel cas, j'aurais sans doute été chef de tribu à 10 ans vu les grosses pâtée que je foutais aux garçons à cet âge là. la seule personne plus forte que moi c'était une fille. et encore, pas tout le temps.)
Et où nous ne sommes plus contrôlés par nos hormones, mais où nous les contrôlons pour fabriquer (par exemple) des contraceptifs, ou autres choses.
La pilule entretient le corps dans une illusion de constante grossesse.
Je la prends depuis 7 ans.
Et je suis pas "douce" parce que mon corps crois que j'attends des bébés.
(vu la durée de la gestation, il doit s'attendre à un putain de morceau.)

Nous pouvons aussi choisir d'être un homme où une femme.
Certains naissent dans un rôle assigné qui ne leur plait pas.

D'autres sont moqués parce qu'alors qu'ils se sentent bien dans leur "genre" ne se comportent pas comme ce genre le voudrait.
Les garçons sensibles sont traités de pédés.
Les filles guerrières de lesbiennes camionneuses.

...

Moi je défends les femmes parce que je subis des insultes à cause de mes nichons.
Et je défends les hommes parce que je trouve pas ça normal qu'un homme soit forcément sportif vulgaire.
Je défends ceux qui sont pour la paix, et la tranquilité de l'entre "deux".

Et je ne me considère ni comme un homme ni comme une femme.
Profondément.



Je me souviens, je devais avoir environs 14 ans, j'ai pleuré en disant à mon oncle que je l'enviais parce qu'il était un garçon.
J'étais terrifiée à l'idée d'être une fille.
Parce que je me sentais à la merci des hommes, parce que je devrais mettre du maquillage, parce que je devais être belle, être gentille, parce que je ne pourrais jamais avoir autant de liberté qu'un garçon.

Mon oncle m'a dit, "tu sais, tu peux faire ce que tu veux quand même."

J'ai réfléchis à la possibilité alors d'être un garçon.
J'aimais bien les filles mais je préférais les homme (d'un point de vue sessoual, tavu) (avec des stouquettes.), et je crois que c'est à cause des mains et du dos. Je préfère le dos des hommes. Et leurs fesses.
Ce n'était pas suffisant pour m'empêcher de devenir un garçon.
Puis j'ai pensé aux normes sociales qui pesaient sur les mecs.
Être fort. Être à l'aise avec son corps. Que toutes les filles attendent de vous que vous soyez costaud, fort, rassurant, jamais dans le doute. Ne pas trop montrer ses émotions à moins d'être taxé de pédé, etc, etc...

Je n'avais plus du tout envie d'être un garçon.

Tristesse et désarroi.
Que serait-je?




La réponse m'apparut par le biais des saint patrons de la neutralité, Bowie et Molko.
Je ne serais rien.

Ni l'un ni l'autre.

Regrettant ma non appartenance au côté germanique de la force qui m'eut protégé du choix d'un genre de langage  je m'appropriais  le côté masculin du français, le plus proche du neutre, m'habillait en pantalons, serrait mes cheveux, ne montrait aucun atour genré, (ni mes fesses ni mes seins), et m'attachais à faire tout ce que je m'étais interdit à cause de la pression sociale "fille" qui pesait sur moi.

Je suis un guerrier viking et j'entrerais un Valhalla à la pointe de l'épée, j'ai des robes magnifiques, je pisse plus loin, je me rase les jambes et j'ai de la crème pour avoir la peau douce, je me rase le crâne pour avoir l'air plus badass, je demanderai le Roi en mariage à genoux avec une mise en scène de dingue et une bague dans un coffret TARDIS, et je pleure au cinéma.
(d'ailleurs, mon amour, ton eye liner est dans ma trousse à maquillage qui est souvent sur mon bureau. A bon entendeur, utilise le.)

Je refuse qu'on m'associe à un comportement genré, et quand on évoque mes ovaires pour justifier tel ou tel comportement de ma part, en général, je mord.
Ou je crève les pneus si j'ai pas oublié mon cutter dans l'oeil du dernier troudballe qui m'a dit que se raser sur les côtés c'était un truc de féministe mal baisée.
(Je suis rasée sur les côtés parce que je veux ressembler à Nero Bellum et Miyavi. Oké? )



hurm.
Je m'emballe.

Néanmoins, c'est vrai que refuser d'être cataloguée dans un genre quand on fait quasiment du bonnet D c'est pas vraiment facile.
Mais j'aimerai vraiment que plus de gens fassent comme moi.

Le monde serait plus beau si les garçons mettaient des jupes (des jupes et pas des kilts) qui se soulevaient dans le vent du printemps pour qu'on voit leurs slips.

Le monde serait plus beau si les filles se donnaient le droit d'être plus drôles et plus franches. Et le droit de baiser sans être prises pour des salopes.

Le monde serait plus beau si les douches et les vestiaires étaient mixtes.
Bah oui.
Si on interdit aux garçons et aux filles de se changer ensemble à cause de toutes ces histoires de sexualité en émoi, tout ça, pourquoi est-ce qu'on envoie pas les lesbiennes se changer avec les mecs et les gays se changer avec les filles?
Hein? Pourquoi?
Moi j'avais un copain homo au lycée, ben lui, il était TRES content de se changer avec les garçons. Et j'ai toujours trouvé ça injuste.

Et puis, ne plus faire mystère du corps de l'autre, rendre le rapport au corps normal et pas comme quelque chose qui est forcément tabou, et lié au mystère et au sexe, ça simpliferai les choses, et ça encouragerait le respect.
De se voir tous mis à nus.


Wiii! Tous tounus!!
Je veux qu'on me respecte pour l'être que je suis et pas pour mes boobs.
Je veux qu'on respecte le Roi Mew pour l'être qu'il est et pas parce qu'il a des muscles.
Je veux qu'on arrête de dire que les filles sont nulles en sciences, et bonne qu'à faire la cuisine. Je veux qu'on arrête de dire que les hommes qui font de la danse sont des pédés et les filles qui boxent sont des lesbiennes.

Je veux qu'on arrête de penser que l'amour se limite à un genre, à une paie de couilles ou à une paire de trompes.

Je veux qu'on puisse être ce qu'on veut, comme on le veut, librement.
Qu'on puisse mettre tous des jupes, et des robes. Et des pantalons. Et je remercie Brian Molko pour m'avoir montré qu'un homme en robe c'est beau. Et qu'un homme sans genre, c'est beau.
Qu'un humain libre, c'est beau.

Je ne suis ni une femme ni un homme.
Je suis un humain.

Libre.



mercredi 22 janvier 2014

Comment j'ai grandit, et changé, grâce à des personne inventées.




Hi everyone.

Je ne fais plus de papiers aussi souvent. Et ça m'étonnais parce que j'ai plein de choses à dire.
Mais en fait, non,c'est normal. Je suis out 3 jours par semaine, que je consacre à mon boulot. Trois jours qui me prennent en fait entre trente et trente trois heures de mon temps, grâce au bus et à mon éloignement du bled de Pipou où je bosse.
C'est assez énorme pour ce qui est un vingt heure à la base.
Ce qui me crâme mes mardis, je suis explosée le mercredi (ou alors j'essaie de faire des trucs, mais bon, trop de choses à écrire et à concevoir.)
Le jeudi, de 9h au vendredi 18h je suis entièrement dans le taff, je ne rentre chez moi que pour dormir d'un sommeil de mort.
Et donc, en gros, le week end je fais ce que je peux pour bosser sur mes films et mon bouquin photo.

LA MORT.

Bref.
Gagner sa vie, c'est bien, étoussa.
Hurm.
Mais là pour le coup, j'aimerai vaguement avoir une année pour juste bosser pour moi.
Je fais un peu trop passer, depuis l'école d'art, mon budget avant mon enrichissement personnel, et j'ai la vague impression que ça va finir par me tuer.

Et depuis quelques temps, mon esprit a tiré la sonnette d'alarme.
Cette vie, malgré son confort, n'est pas une vie pour moi. Mon esprit s'y encroûte  s'attache à des choses sans importance, à des querelles de boulot débiles, à des histoires domestiques ridicules.
Et ce n'est ni pour ça que j'ai grandit, ni pour ça, j'en suis intimement convaincue, que l'homme est fait.

Je voulais parler des histoires.
Des vraies histoires avec une âme.
De la manière dont elles m'ont façonnées, sauvées, et fait prendre conscience de la réalité de la vie.
De la vraie vie.
Pas celle enfermée dans un bocal de béton en forme de quatre murs.

La vie au fond des poitrines et des ventres.
Ce qui nous rends nous, qui nous rends humains, beaux et horribles.

 

Je n'ai pas vraiment eu de père, petite, je l'ai déjà dit.
Et j'avais très peu d’interactions sociales avec les gens de mon âge en dehors de l'école.
Je vivais parmi les adultes. Dans la maison de mes grands parents qui était en réalité une vaste bibliothèque,  doublée d'une grande collection de K7 vidéos.

Ma grand mère, mon grand père, et ma mère, la noble Queen Mom, m'ont très tôt appris que la sagesse des hommes, et leurs folies étaient présentes dans leurs histoires.
Qu'on pouvait tout y apprendre, et que la vérité était le plus souvent dans les contes que dans la vie.

Les livres et les films ont été donc mes compagnons, plus que les gens de mon âge.
C'était très bien.
Je ne me souviens pas avoir jamais réellement aimé avoir trop de gens présents autours de moi.
Et je me sentais mieux seule à puiser la vie dans les histoires que je lisais et regardait.

Un de mes premiers contacts avec l'imaginaire n'a pas été des moindres.
Quand j'avais quatre ans, ma grand mère m'a enregistré des cassettes audio où elle me lisait des contes et des histoires.
Prévert, des contes chinois, et notamment Le petite Prince.

J'ai eu mes premières émotions, et mes premières grandes révélations en écoutant ma grand mère me raconter le Petit Prince.
Et, encore depuis, je chéris énormément mon exemplaire du livre de St Exupéry. J'ai l'intime conviction que, face à une crise existentielle, il me suffit de lire le Petit Prince, pour trouver une réponse.

J'ai appris comment on s'attache à un personnage fait de papier comme à un frère, comment trembler et aimer avec lui.
J'ai appris la sagesse de l'enfance calme, l'amour, et le deuil.
J'ai aussi apprit que l'attachement pouvait dépasser les conventions, les espèces, les planètes.



D'une manière générale, la vie imaginaire que je menais auprès de mes amis de papier et d'images animées était souvent plus intense, réelle, et plus belle que la vie auprès des hommes.
En tout cas, plus riche d'enseignement.

Dans la vie très brutale émotionellement parlant, que je vivais avec le furoncle purulent qui me servait de beau père, je me suis très vite blindée, d'autant plus qu'à l'école, puis au collège, c'était complètement la merde. Je me suis enfermée dans l'imaginaire, où je pouvais vivre et apprendre, comprendre l'humain, me trouver, et ressentir autre chose que de la colère et de la peine.

J'ai énormément appris.
On peut réellement dire qu'à cette époque, je me suis élevée toute seule, au milieu des livres et des films.
Qui m'ont gardé humaine.

Je pense honnêtement avoir en échange laissé un peu de moi-même dans l'Imaginaire. Car j'ai gardé une grande empathie avec les personnages qui n'existent pas.
Me créant une grande famille de frères et de soeurs, d'oncles et de tantes, de parents fait d'encre et de pensées. Chacun dispensant ses conseils et sa sagesse au fil des récits qui les animent, sans jamais se lasser.

A peu près à la même époque que le Petit Prince, j'ai aussi découvert le Roi lion.



Je voulais très fort être comme Simba.
Qui m'a un peu réconcilié avec la paternité.
Le Roi Lion m'a apprit à ne pas tout à fait haïr les pères.
Et il m'a apprit aussi qu'il n'est jamais trop tard. Qu'on peut toujours regarder derrière son épaule.

Il m'a aussi donné TRES envie d'être un lion.
Mais là, j'avoue m'être un poil résignée.
(quoique, les progrès de la science.)
(peut-être.)


Au pire, je pourrais être un lama.
qui parle.
L'amour, aussi, je l'ai surtout appréhendé dans les histoires.
Ce qui aurait pu être décevant, et qui l'a été au début. Mais que j'ai comprit en recoupant beaucoup mes propres expériences et les conseils de mes personnages favoris.
(Honnêtement, ça occupe plus que Cosmo, et c'est moins nul.)
(Puis vaut mieux apprendre le désir en bavant des litres devant les yeux de Edward Scissorhand qu'en lisant les "10 conseils pour vibrer cet été" ou les "7 frissons interdits (ou presque, hihihi)" de votre magasine décérébré préféré.)
(Mon cul en tranches fines, ouaih.)

Donc, oui, encore et toujours Edward, fondateur en mon âme de l'Amour Parfait.
Celui qui ne juge jamais, qui existe simplement, qui respire, et qui est.
*petit soupir de pâmoison*
(on ne se refait pas.)

Mais j'avoue que quand on a ce genre d'ambitions amoureuse, on peut toujours creuser toute une vie, bon courage.
Surtout quand à côté, on est une enfant puis une adolescente pleine de colère.
Autant rêver de la lune quand on est un caillou boueux, en quelque sorte.


L'idéal indiscutable.
Et pointu.
ahah.
J'en ai gardé, et garderai toute ma vie, un penchant quasi malsain pour les grands pâles décharnés et maquillés.

Mais le second déclic est venu lors de la découverte de "A la Croisée des Mondes" de Pullman.
C'est l'histoire d'amour absolue.
Entre deux êtres absolument pas parfaits mais qui sont tout deux complémentaires.
J'ai apprit aussi avec un certain désespoir que l'amour ne devient légende que dans deux cas.
Quand on se quitte et qu'on regrette toujours l'autre, qui devient fantasme.
Ou quand on est capable de s'aimer assez pour s'aimer toujours. Et que pour ça il faut de l'acceptation et de la dévotion des deux côtés.

...
Je dois avouer qu'à mon adolescence, les romantiques étaient des connards déguisés, et les autres des...
Garçons de 17 ans.
(rien n'est pire pour te faire fantasmer et éclater tes fantasmes qu'un garçon de 17 ans quand tu as toi même 17 ans.)
Donc je me suis jetée dans les bras d'un mec de 30 ans.
Et ça a été encore pire.

La dépression.
(mais j'avais même pas de doritos, parce que mon mec
était pauvre.)
Néanmoins, Lyra dans La Croisée des Mondes avait beau avoir légèrement compliqué ma notion de l'amour, et brouillé les frontières dans mon esprit, elle m'avait aussi posé les frontières de la meuf hypra badass.
Lyra, c'est mon féminisme à moi.
Je t'aime, Lyra. T'es une fille cool.
Qui m'a conforté dans l'idée que l'éloquence était essentielle à ma survie dans ce monde de brutes.


Lyra, elle m'a aussi apprit qu'on pouvait changer d'avis, même sur soi-même, et elle m'a toujours décomplexé dans mon orgueil démesuré de l'époque.
Elle m'a aussi montré la voie du courage. Et à me méfier des cultes dispensés sans sagesse et des idées préconçues.
Elle m'a aussi donné une certaine idée du mal. Le fait que le bien comme le mal peuvent surgir de nulle part, et prendre plusieurs visages.

Bref, Lyra, je t'aime.
Will, aussi, mais tu n'es pas l'homme idée, tu es trop jeune, trop psychorigide,rien n'est possible entre nous, trésor, même pas dans mes pires fantasmes.

En parlant de nana badass, le livre qui m'en a le plus apprit sur moi-même en terme de fierté, à l'époque où j'étais vraiment une connasse torturée, en colère, et tout le toutim, ascendant gothique dépressif, c'est Les Mondes d'Ewilan.
Un bouquin fantastique, écrit par l'homme qui est comme mon papa de littérature, que j'ai toujours aimé, et qui est mort il y a peu de temps. Je l'ai beaucoup pleuré.
Dans ce livre, il y a une héroïne, fort cool, mais que j'ai toujours trouvé très collé monté.
Mon modèle féminin c'est Ellana.
Une guerrière, libre, qui parle avec des mots justes, et qui vit pour elle.

Ce personnage m'a depuis toujours sussuré des mots de liberté.
S'accrocher à ses rêves, vivre par et pour soi-même, aimer sans barrières, se battre pour ce qu'on considère juste.
Moralité, et courage. Humour et convictions.
La femme parfaite.

Je crois que ce genre de personnage a contribué à me rendre bien meilleure. Et a plus fait pour mon éducation morale que les cours d'éducation civique à l'école.
Lulz.


Toupareil.

En étudiant auprès d'étudiants dèjà désenchantés et plus intéressés par la frime que par leurs passions, et en travaillant dans des milieux déshumanisés comme les fast foods, j'ai vraiment failli me perdre devant ce qui me semble vain.
C'est ça.
On se perd dans un quotidien sans raison ni substance, tout ça pour vaguement profiter d'instants misérables.
On s'oublie, on oublie qui on est, ce qui est important.

Ce genre de personnage m'a apprit que ce qui est important c'est avant tout d'être heureux.
Quand on ne l'est pas, vivre ne sert à rien.
Une demie vie ne vaut pas la peine d'être vécue, il y a trop de beau tout proche pour se noyer dans un magma de pressions sans importance.

Yay.
Flowers.
J'ai eu connement cette révélation en regardant la Maison sur l'Océan.
C'est un film qui peut sembler très banal mais qui est arrivé au bon moment dans ma vie.
C'est l'histoire d'un homme divorcé, seul, dont la vie part à la dérive, son fils de 17 ans se drogue, il habite dans un taudis... Un jour, il apprends qu'il lui reste quatre mois à vivre. Cancer, toussa, tristitude.
Il plaque son boulot, va chercher son fils junkie par la peau du cul, et il se met à construire une maison pour lui, avant sa mort.
Finalement, (et sans spoiler) au fur et à mesure, il se rends compte à quel point il a été égoïste, orgueilleux et con. Et que là, à construire sa maison, il est bien, et heureux.
Que la vie se suffit à elle même.
Et il veut transmettre ça à son drogué de gamin avant qu'il ne soit trop tard, pour sauver sa vie avant qu'elle ne devienne comme celle de l'homme malheureux qu'il était.

Je me suis juré de profiter, en voyant ce film.
D'en tirer des vraies leçons.
Essayer de vivre. De se sentir heureux.



C'est devant Eternal Sunshine of the Spotless Mind que j'ai eu la révélation de ce qu'un coin de mon esprit commençait à doucement comprendre.

Un être humain est une somme de vécu, d'expériences, de complexité.
Il est difficile de vivre avec sois-même. Il est difficile de se supporter et de trouver un équilibre pour sois-même, un vrai bonheur intérieur.
Pour aimer, il faut être un être complet, se suffire. Et trouver quelqu'un qui se suffit également.
Mais cela ne suffit pas.
Il faut trouver quelqu'un qui vous supporte. Qui peut à la fois vous aimer, d'une manière absolue, et qui vous accepte. Dans tout ce que vous êtes. Qui a comprit que l'infinie complexité de l'âme ne peut se plier aux désirs extérieurs, fut-ce ceux de l'être aimé.
Que quand on aime, il faut être assez intelligent pour tolérer, et pas assez con pour penser que quelqu’un peut changer pour vous. Parce qu'on est pas parfait soit même.
Ca il faut aussi le comprendre. L'intégrer profondément.
Parce qu'un amour de sacrifice n'en vaut pas la peine.
Mais qu'un simulacre d'amour ne vaut pas plus.

... bref, grosse révélation.
Enorme déprime.
J'ai pleuré toutes les larmes de mon corps, devant cette masse d'informations.

Mais j'étais devenue trop obstinée pour me décourager.


Et allez, en cadence, je met le doigt devant, et je garde courage!!


J'ai retrouvé courage dans les contes de mes ancêtres, j'ai trouvé une force qui me faisait défaut dans les histoires de noblesse et de héros.
Je me suis questionnée, et j'ai grandit.

Dernièrement, avec mon travail, la perte de mon rythme de création, je me sentais comme écartée de moi-même.

C'est un livre et le Docteur qui m'ont redonné la foi.
Avec Doctor Who, je me suis remise à écrire plein d'histoires. Et je continue à me questionner devant la complexité des sentiments. A comprendre qu'il n'y a pas de vérité absolue, mais une vérité propre à chacun. Qu'on peut tous, à force de compréhension, de dialogue, trouver son propre chemin.
Et que la seule chose vraiment triste est l'aveuglement, le manque d'espoir qui voile les yeux de tellement de monde.
Tout est à portée. On peut encore rêver.
Et c'est ce bon vieux Docteur qui me l'a apprit.
Quand je rêve du Tardis, je rêve de mes propres possibles, et ce personnage chuchote à mes oreilles à quel point je suis unique, et à quel point mes ambitions peuvent se réaliser.
(depuis, je crois sincèrement en l'existence du Docteur, et j'aimerai avoir un Sonic Screwdriver pour le pointer sur les choses avec un air pénétré.)
(non, pas comme ça, sales sales.)
(bref, le Docteur, c'est un peu mon enfance qui me revient, aussi.)

J'avoue que je n'avais jamais autant pleuré ma race autant de fois que devant cette série.
Ce qui a aussi monté mes ambitions à la hausse et c'est une bonne chose.

-Doctor, yes Doctor!

Le livre qui m'a fait me poser des questions c'est "Le Garçon qui Voulait Devenir un Etre Humain."
Un récit sur un jeune viking qui abandonne sa vie pour devenir un Inuit.
Vivre simplement, loin de la folie des hommes.

Les valeurs de ce livre m'ont fait comprendre à quel point la majorité de ce pour quoi je m'en faisait était vain.
Les querelles débiles avec les collègues, les gamins chiants, le proprio teubé, etc...

J'en ai marre d'être en colère, j'en ai marre de pester contre les autres.

Ce qui me rends malheureuse et qui n'est pas vital (par vital, j'entends, quelque chose comme mon amoureux ou avoir un toit sur la tête) n'a pas lieu d'être et n'existe pas.
La sagesse c'est de savoir trouver la paix, et ignorer le mal.
Quand on l'ignore, il n'existe pas.
Et vivre enfin pour moi, pour mon plaisir, sans me soucier des riens qui me rendent malheureuse est déjà une victoire.



Il ya des choses importantes:
Mon amour, mes projets, mes chats, ma famille.
Et il y a ce qui ne l'est pas:
Tout le reste.
Et tout le reste ne mérite pas que je me mette mal comme avant.

Je ne serais plus jamais malheureuse à cause des autres.
Jamais.




Voila ce que des gens qui n'existent pas m'ont apprit.
Voila comment j'ai grandit.
Je trouve doucement mon chemin dans ce monde fou grâce aux vérités ancrées dans les histoires, et grâce à ceux que je chéri, et qui me font avancer.
Je place les choses avec justesse. Une marque de confiance de la part de mes chats est plus importante qu'un gamin qui m'insulte.Un petit bonheur est mille fois plus grand qu'une petite contrariété.

Bones Land est maintenant la patrie de la joie de vivre tranquille.
Ow yeah.


*représentation imagée de mon sourire de bonheur satisfait*