samedi 7 juin 2014

Tim Burton et les monstres.



"Ah ouaih, je vois quand tu fais des articles à des dates raisonnables les uns des autres, c'est toujours pour nous parler du même sujet, bah bravo le foutage de gueule, hein."






Shut up.
C'mon blog, j'en fais ce que je veux, et ça fait un an et demie que je cherche la motivation pour écrire cet article, okay.

De plus, j'ai sérieusement besoin de décompresser parce que hier j'ai croisé une personne dont la présence seule m'empêche de dormir, et l'idée que ce... cette... ce... hum, personnage, traîne ses basques dans les environs de ma maison me donner envie de lui brûler les cheveux pour faire un barbecue de sa cervelle.
Il y a des gens comme ça...

Du coup je vais faire un bon article pas prise de tête pour moi sur un sujet que j'aime.
(et ptètre même après ça, je pourrais bosser.)
(comprends : passer six heures d'affilée à écrire un bouquin en chantier depuis 7 ans que j'ai déjà 3 jours de retard sur ma deadline imposée.)
(ahahah.)
(qu'est-ce qu'on rigole.)


Bon.
Je voulais vous parler des monstres, et du cinéma Burtonnien.
(Je déclare officiellement ce terme valide, parce que ça m'arrange bien. J'ai fait valider ce terme par Cendres le chat qui a ronronné très fort. La preuve que c'est bon.)

Je vous conseille d'ailleurs cet excellent livre:
Tim Burton entretiens avec Mark Salisbury
Dans lequel ce cher Timothy parle lui même de sa vie, son oeuvre, ses galères avec Disney, ses galères avec les studios, ses galères avec les scénaristes, et ses monstres.
De la bonne came.

Comme je l'expliquais dans un article précédent, Burton n'est pas un réalisateur de films gothiques. C'est même pas un réalisateur de blockbusters.
En réalité, on l'aurait laissé faire ses trucs tout seuls dans son coin, sans aucune contrainte, on l'aurait pas prit pour un génial réalisateur tout public mais pour un homme amateur de films de Kaijus, de monstres en go-motion, et de vieux films d'horreur qu'il mettait à sa sauce dans un délire visuel trop plein de couleurs pour être honnête, et tout se serait très bien passé.

Burton c'est le cas typique du réalisateur pour public d'amateurs qui est tombé par une erreur monumentale dans le star système.
A cause de son Nightmare before Christmas, qui n'a même pas cartonné tant que ça à sa sortie, qui a été retrouvé par les neo-gothiques des années 2000 et érigés en tant que symbole du dark et de ce que devait être Tim Burton.


Da fuck?


(quand j'étais gosse ce film me terrifiait. )
(je pouvais pas le regarder en entier. ok?)

A la base, le Nightmare, c'était un poème écrit par Burton, qu'il a porté à son copain Danny Elfman.
(si vous voulez vous la raconter:
-Elfman a un groupe appelé Oingo-Boingo
-C'est lui qui chante les partitions de Jack dans la VO. Pitiez regardez vos films de VO.)

Et comme la réa de ce film (bon, jour fais du stop motion. c'est LONG.) a duré longtemps et qu'entre temps Burton a eu le temps de faire Batman et Edward aux mains d'argent, il n'est QUE le scénariste du projet.
Il n'a pas réalisé le Nightmare. Même si c'est son petit, c'est pas lui.
(C'est comme dire que Georges Lucas a réalisé les Star Wars.)
(Ahahah. Faut pas déconner. Il a réalisé l'épisode 4, et après il a refilé le bébé. Il s'occupait même plus du casting à la fin. Rien à foutre, le mec.)

Donc oui, Nightmare est sorti de l'esprit de Burton. Il a créé Jack, il l'a dessiné, il a créé l'histoire, il passait de temps en temps pour voir. Mais le mec qui l'a réalisé c'est le papa de Coraline.
(ce film est bien.)
(regardez le.)
Et c'est très bien qu'on donne le crédit de ce film à Burton (qui doit se faire des organes reproducteurs en platine avec les produits dérivés même en enlevant le pourcentage Disney) mais c'est important de ne pas oublier monsieur Henry Selick.

Néanmoins, avec le Nightmare, on touche à deux points essentiels de Burton:
-Son amour des techniques traditionnelles
(même s'il a craqué le slop avec Alice, je pense que c'était plus une demande des studios Disney. Par exemple, pour Big Fish, la scène des jonquilles: il a dévalisé les fleuristes de trois états des états unis pour avoir le bon nombre de jonquilles. Et le CGI était hors de question, même si on lui avait proposé.)
-Son esprit créatif.
Burton est un des rares réals (avec Scott et j'ose m'avancer, Del Toro) à mettre la main à la pâte niveau design, à faire une partie des story boards lui-même (surtout en ce qui concerne ses projets animés) et à toujours participer au processus créatif. C'est pas le genre à filer l'idée aux dessinateurs et à partir se boire un café.

Tim Burton est avant tout un créateur.
Un dessinateur.
Et c'était son premier métier, même.
Designer chez Disney.


Disney street cred.

Ce petit pourrit a fait Cals.
(Cal Arts, l'école des studios Disney, en quelque sorte.)
(j'ai rêvé de Cals, tu as rêvé de Cals, tout les gens qui ont touché un crayon ont rêvé de Cals.)
*sanglots*

Burton était animateur.
Il a bossé pour Rox et Rouky (en même temps donc que mon idole Glen Keane. Hu. )(Le mec qui a fait Aladdin, Ariel, la Bête et qui était chef de l'anim dans Tangled. Je sais pas si tu vois le level.) et il était malheureux.
Oui, ce petit pourrit était malheureux de faire des renards pour Disney.
Ma foi.





Faut dire qu'à la base, les renards mignons, il y était pas vraiment destiné.
Burton, lui, il aimait les monstres.
Il aimait les reclus, les gens différents, et il aimait regarder son propre mal-être à travers le prisme des monstres qu'il voyait sur la télé de ses parents depuis son enfance.
(je n'invente rien. Il le dit lui même.)

C'était un gamin qui se sentait seul, qui se sentait différent, qui se sentait mal. Et qui voulait dessiner des monstres.
Le genre de gosses qui a tellement pas peur du monstre de Frankenstein qu'il veut lui faire des câlins pour lui montrer qu'il est pas tout seul. Que lui aussi est un monstre.
Que c'est pas les monstres, les physiquement différents qui font peur.
Mais les gens "normaux" qui vivent dans un univers incompréhensible.

Le personnage de Edward Scissorhand a été écrit des années avant sa réalisation, car il symbolisait pour Burton son incapacité à communiquer avec le monde.
Les mains, outils pour toucher, pour sentir, pour communiquer, Tim Burton ne savait pas s'en servir. Il savait juste créer des dessins qui n'intéressaient personne (même pas les studios Disney où il est resté deux ans à moitié assis sous une table à faire plein de dessins qui ont finit dans un coffre du studio dès que le monsieur a prit de la Hollywood cred) (après avoir dessiné des renards on l'a collé au département recherche.) (ahahah.).
Tim Burton EST Edward.
(posez la question à Depp pour savoir ce qu'il en pense.)

Tim Burton se voit comme un monstre, incapable de communiquer correctement avec les autres.
Un artiste pas à sa place.
Visionnaire, cela allait se vérifier tout au long de sa carrière.
(du moins jusqu'à ce que son nom devienne une marque déposée et qu'il puisse faire ce qu'il voulait.)
(dans un grand rire machiavélique.)

Tout ses personnages, les personnages auxquels il s'identifie sont basés autours de la thématique de l'outsider.
C'est peut-être redondant. Mais en même temps, c'est ses films et il vous demande pas votre avis.
(avec le trio gagnant du début Pee Wee - Beetlejuice - Batman, l'aurait fallut voir venir quand même, que le mec était légèrement obsessif.)

C'est aussi pour ça qu'il cale tout ses rôles "autobiographiques" dans les pattes de Johnny Depp.
Déjà parce que Tim Et Johnny sont secrètement mariés  sont meilleurs copains avec un degré de "t'es mon pote je t'aime pacte de sang à la vie à la mort" assez extrême. Et que si je passais mon temps à hurler ma frustration d'enfance et mes doutes existentiels à longueur de temps sur un écran, je confierai ces rôles qu'à mon plus fidèle pote qui:
1 -ne  risque ni de me trahir ni de se foutre de ma gueule
2 - me comprends assez pour rester fidèle à l'image que j'ai de moi
3 - va la sublimer pour me renvoyer une image assez fidèle pour que je me reconnaisse mais qu'en plus il va transformer ce portrait en oeuvre d'art à portée d'autres gens

Mais les gens disent encore:
Ah nan mais gens, hinhin, y'a que sa femme et Johnny Depp dans ses films, il sait pas faire autre chose, hein, genre, des films sans famille, faut qu'on lui tienne la main?



Le prochain film de Tim Burton se fera SANS Helena et Johnny.
(mais avec Christoph Waltz.)
*mouchoir pour ceux qui bavent d'avance*

Et oui, depuis 2005, il n'avait fait QUE des films avec Johnny Depp.

Mais depuis 2005 il n'avait pas envie se se séparer de sa famille.

Tim Burton, l'enfant qui se sent comme un monstre, l'enfant qui se sent pas à sa place, a vu Beetlejuice (échec critique à base de bon gros fumble au moment de sa sortie) être redécouvert et exploser les ventes en DVD, et après s'être tapé des années de galère avec les studios (après un relatif "bon, ça marche assez bien tes conneries de manège pour enfant sous acide, fais ce que tu veux, mais déconne pas" sur le deuxième Batman) (qu'il a mal vécu parce qu'il vivait à l'époque très mal les gros studios) (le mec il bossait SOUS son bureau chez Disney, je rappelle) qui se sont soldées par un "ahahah, tes conneries avec la panète des singes là, c'est pas possible, tes histoires d'amour entre le signe et l'homme, t'es fou dans ta tête mec, t'es à hollywood, là, hein, et tes scènes de bataille tu vas te les carrer dans le cul, non mais il est pas bien lui" et qui lui a valu de vomir sa profession par tout les orifices possibles, finalement, le mec, il a fait Big Fish.
Big Fish, après son désastre sur la Planète des Singes, c'était sa thérapie.
C'était "laisse moi tranquille, laisse mon faire mon film, laisse moi, je vais vous abandonner avec vos conneries, et je vais filmer des monstres humains rejetés de la société".


Big Fish, l'histoire d'un conteur d'histoire qui déforme la réalité pour que tout soit plus fort, plus beau, et qui finalement perd la crédibilité de son fils.
(bonjour je vis ma thérapie avec les millions d'Hollywood, et je t'emmerde.)

Big Fish c'était la planche de salut d'un mec à qui on a toujours mis des bâtons dans les roues, qu'on a essayé de faire rentrer à coup de savate dans des moules divers et variés, et à qui on ne laissait la bride que pour des projets "bizarres mais on va quand même lui filer de quoi faire son truc, des fois que ça marche".
A qui on a fait réaliser Batman sans croire 4 secondes à son potentiel dans un de ses projets personnels.

Et bizarrement, après être passé pour un mec qui réalise des films "WTF, très bien mais bon finalement, ça passera jamais auprès du chaland moyen" finalement devient un "artiste".
Un type qui a une "vision" une "patte".
Et qui vaut des sous.
C'est en jouant les incompris et en étalant ses névroses acidulées que Burton a du talent.

Alors, on lui lâche la thune pour faire "Charlie et la Chocolaterie;".
(ouaih, cash, comme ça.)

Et donc, le mec, il prends sa famille sous son bras.
Parce que, avec toutes ses névroses et sa méfiance exacerbées du star système, il est hors de question qu'il fasse quoi que ce soit sans sa femme et son Johnny.
Nope.


(et faut avouer que c'est pratique un mec tu lui dis:
"alors je vais te pourrir la gueule de maquillage et de postiches, te faire porter un costume inconfortable 15h par jour et te faire jouer un rôle difficile qui, si tu te chies d'un demi millimètre te rendra complètement ridicule" et le mec il te réponds" han trop cool!" )
(j'aimerai.)

Et faut avouer aussi que Johnny Depp il a eu beau aligner Edward Scissohand, Las vegas parano, Ed Wood, Dead Man, Gilbert grape, et j'en passe, ben avant de se torcher ce PUTAIN de Jack Sparrow les studios pariaient pas un demi nougat (rance) sur sa gueule.

(Plaignez vous que Di Caprio ait pas eu d'oscars. J'en connais un autre.)

Je me met aussi à la place de Johnny Depp.
Quand il est arrivé pour Edward à son entretient avec Burton, en gros, Burton lui a dit:
"Salut, tu n'as aucune crédibilité nulle part tu es un BG dans une série de merde, tu as envie de te suicider, le mieux qu'on t'ai donné c'est une caricature de toi-même (Cry Baby, souvient toi) je te file le rôle de ta vie, ça te demandera du talent, et un putain de boulot d'acteur, je m'en fiche de ce qu'on pense de toi, je vais hurler dans le bureau des producteurs pendant une semaine pour que les mecs te filent le rôle, je t'aime bien."
Evidemment que la réponse ce sera:
"Veux tu m'épouser?"
"Han trop cool."


Le pourcentage de gifs de Depp sur ce blog
est en augmentation drastique.
....
Joie.
Et même après, ça devait vaguement ressembler à:

Tim:
"Coucou copain, malgré tout tes efforts ce que les gens retiennent de toi c'est 1) tes rôles dans mes films 2) cette caricature de pirate pour amuser ton gamin, je te propose des putains de rôles comme ça même si tu contribue au cliché comme quoi t'es ma bitch, t'en as rien à foutre, on va faire de la marade de qualité avec rôle en béton garanti, et ça donnera aux gens une bonne occasion de baver, vazy, joue mec, et t'as pas intérêt à me décevoir, j'attends beaucoup de toi."

Johnny:
"Et pour le mariage sinon, non? Toujours pas?"
"Oh oui, faisons du cinéma ensemble copain."

Mais voila.
Ce que les gens retiennent c'est:
"han ENCORE un film de Tim Burton avec Johnny Depp putain ça doit trop être de la merde;"


Va sucer la double stouquette de Scorsese/Di Caprio, tiens.

Moi je trouve ça beau la longue collaboration d'un réal en qui personne faisait confiance parce qu'il"était bizarre" avant que tout le monde trouve que "han mais il est bizarre, quoi, c'est trop sa patte, s'trop un génie tavu" et d'un acteur que les studios essayaient de pousser sous le tapis du bout du pied parce qu'il avait un peu trop tendance à vouloir pas jouer dans des grosses productions et que finalement ces deux mecs ont finit par construire un empire ensemble.

Au final, c'est sa réputation de reclus qui lui vaut sa gloire, à Monsieur Burton, mais pas pour les bonnes raisons.

Moi je suis tombée amoureuse de Burton pour ça:

Quand j'étais gosse, j'étais seule au milieu d'adultes relativement (très) éduqués, et j'étais une surdouée hypersensible avec une dépression infantile sur le dos.
(Fatality.)
Je me sentais mal. Je me sentais pas à ma place.
J'inventais des heures des histoires, je dessinais beaucoup (oui, ça vous rappelle personne?) et j'étais persuadée d'être Edward.

J'ai chialé des torrents de larmes quand j'étais gamine, parce que non seulement j'étais amoureuse de Edward, mais j'étais persuadée d'être comme lui, et de finir comme lui, à jamais réussir à m'intégrer et à être obligée de fuir la société.
(c'est plus ou moins ce qui m'arrive, mais j'ai internet alors ça va.)

C'est rigolo (hurm) de penser que parmi les réalisateurs que j'admire beaucoup ont la même fascination pour les monstres, pour les reclus.
(Del Toro, Scott, Genet...)
(non parce que bon, la vague tentative de zombie poétique de Danny Boyle j'ai beau me faire pipi dessus quand je la vois, je le case pas dans mes "amours monstrueux")
(contrairement à Refn qui parle des vrais monstres. Ceux qui sentent le meurtre. ceux qui me font peur.)
Je pense sincèrement que Burton et moi, si on nous filait un remake de Alien à faire, on tuerait l'équipage et on laisserait vivre le xénomorphe. Parce que son existence est belle, qu'il n'est pas mauvais par nature, que c'est juste une bête.
(ne jamais laisser Burton s'emparer de la saga, pitié.)

Mais la monstruosité apparente, chez Burton n'est jamais négative.
Les disparités physiques ne servent qu'à souligner la profonde humanité de l'être qui en est affublé.
Chez Burton, le rejet rends sensible et doux, et force à la gentillesse.
(on sait que c'est pas toujours le cas, mais cette innocence me va. Cette naïveté me rend heureuse.)


Néanmoins, s'il reste Naïf (de manière voulue) sur les "monstres" et les gens "différents", Tim Burton n'est pas stupide en ce qui concerne les gens normaux.
Pour Burton uniformisation = la mort.

Ce qu'il diabolise dans ses films, c'est les gens normaux.
Ceux qui jouent le jeu de la société, qui rentrent dans des cases de leur propre chef.
Ses personnages centraux sont souvent des créatifs, brimés par la société ou que personne ne prend au sérieux.

Le "Monstre" n'est là que pour souligner la véracité de la nature humaine.
Dans Mars Attack! les martiens vont amener les hommes à donner le meilleur et le pire d'eux même.
Dans Big Fish finalement c'est les "freaks" qui vont être le plus grand atout du personnage, qui est un rêveur invétéré, au point qu'il va les sublimer pour en faire des héros, se sentant chez eux parmi leur étrangeté.
Dans Charlie et la Chocolaterie les deux êtres différents que sont Charlie et Wonka se retrouvent face à des gens qui les méprisent, Charlie parce qu'il est pauvre, Wonka parce que, malgré son talent, il n'est pas conventionnel.

Willie Wonka n'est pas à un monstre à proprement parler mais il est, avec Edward, ce qui représente le mieux la façon dont Tim Burton se voit.
Un artiste qui génère des thunes mais qu'il faut quand même planquer au fond d'un tiroir parce qu'il est trop "étrange."


Go Tim Go!
(Burton selon Hollywood : vue d'artiste.)
Les vrais monstres, pour Burton, c'est ceux qui le rejettent sur des critères qui sont à ses yeux, incompréhensibles. Qui forcent le "monstre" à se détester alors qu'il n'est pas mauvais.

Les vrais monstres c'est la population avide dans Edward.
C'est les vivants des Noces Funèbres.
C'est la femme meurtrière de Sleepy Hollow.

L'humanité n'est pas, pour Burton, quelque chose d'innée, quelque chose qui se voit sur votre visage, mais quelque chose qui se gagne.

Sweeney Todd perd son humanité dans sa folie, dans la débauche de son "talent", il perds son but, et donc sa raison de vivre en même temps que ce qui faisait de lui un humain.
Mais les monstres que sont les parents dans Beetlejuice, en ayant de l'empathie pour les fantômes regagnent leur statu d'humain.
Les frontières sont faites pour être franchies et rien n'est acquis.

Il est d'ailleurs intéressant de voir que dans ce film l'avatar de Burton n'est pas un des fantômes, mais la jeune fille qui arrive à les voir. Qui a les yeux nécessaires pour "voir" au delà des apparences, au delà de ce qui est "réel" et donc, normal.


Oh Burton, you little prankster.


Au final, je pense que c'est pour ça que Tim Burton est catalogué comme réalisateur pour Gothiques.
Parce qu'il laisse la part belle aux outsiders.

Néanmoins je ne peux m'empêcher de m'élever contre cette facilité.
Décrire Burton comme un réalisateur pour gothiques c'est l'enfermer dans des cases qui ne lui correspondent pas. Et il s'enferme assez bien dans ses propres cases tout seuls.
Des jolies cases avec des femmes bleues découpées en morceaux.

Burton a grandit avec une optique romantique qui lui fait penser, comme à tout les mélancoliques, que le meilleur de sa profession est derrière lui.
C'est un amateur de vieux films, un amoureux incontionnel de Vincent Price (et quand Price a accepté de jouer l'inventeur dans Edward ce cher Tim a du hurler de bonheur et avoir du mal à s'en relever) (comme je le comprends) (moi si on me disait que Bowie accepte de jouer pour moi il faudrait m'emmener au service réanimation).
(Je bougerai pas une oreille devant Ridley Scott mais filez moi Bowie et je me meurs.)

Il se roule dans les vieilles techniques d'animation et dans les effets spéciaux traditionnels (bon, okay, sauf avec Alice. En même temps...)

C'est un type qui aime l'ancien, les contes, les monstres, les contrastes sur la pellicule (qui confinent au gerbant dans Charlie, mais en même temps, rien que lire le livre te file le diabète) , mais en aucun cas il ne se considère lui même comme un mec ténébreux.

Il se considère comme un monstre.
Miraculeusement passé du côté de la lumière.
Et qui le vit plus ou moins bien.
(bien parce qu'avec Héléna d'un côté et Johnny de l'autre).

Bouh.
Au final j'aime ce réalisateur.
Ce mec est "humain". Humain dans son propre sens. Humain avec des faiblesses, mais humain, artiste, et pas forcément bien comprit.

J'aime ce à quoi il me fait faire face, j'aime voir par ses yeux.
Et j'aime le baume qu'il met sur mes plaies. J'aime croire à ses histoires, j'aime croire qu'au final ceux qui sont différents sont sauvés par leur part de folie, qui les met à l'écart de la méchanceté brute de la "normalité".

Je ne supporte pas qu'on dise qu'il fait n'importe quoi, et toujours la même chose.
Tout les réalisateurs ont leurs lubies, et leurs points faibles.

Refn parle de notre rapport à la violence, de l’extrême cruauté du monde, Wes Anderson parle de l'apprentissage à longueur de scénario, Genet est obsédé par la distorsion de la réalité, Steven Moffat est un bourreau avec ses cliffhangers à la con, Tarantino a le grand fantasme du héro badass et des hectolitres de sang, Nolan essaie de faire les récits les moins linéaires possibles, Annaud finira mort sur une Imax à force de filmer des paysages grandioses... Et j'en ai des tas comme ça.

Burton ne fait pas toujours la même chose : les voudraient qu'il nous refasse éternellement Edward et Sleepy Hollow.
Sauf que non.
Et du coup on le critique pour "faire du caca".


Moi c'est ce qui me plait chez lui.
Que malgré tout il continue à faire ce qu'il veut faire/sait faire et qu'il parle de ce dont il a envie de parler.
Un discours simple qui encourage à l'acceptation de la différence et qui interroge en douceur sur la nature humaine.

Je me sens proche de lui, et je chérit chacun de ses films, chacun de ses poèmes, chacun de ses scénarios, chacune des images qu'il met en scène.

D'autant plus en ce moment, où je me retrouve confronté à ma propre image sociale, à une réelle réflexion sur les monstres.

On me dit que je me met à l'écart, que je vis en marge de la société dans une branche d'outsiders, mais au final, ce comportement social qu'on veut me prêter, et mon association supposée avec d'autres gens "de mon espèce" je ne la vis pas. Ou très peu.
Mon cercle social est réduit, très réduit.

Car, si je ne supporte pas les gens "normaux", les "sans visage" que je croise dans la rue, si prompts à m'écarter de la société à cause de mon apparence (apparence que j'ai choisie justement car je ne supportait pas ces gens, manière de s'écarter d'office mais en aucun cas victimisation, je sais ce que je fais.) j'ai aussi du mal avec les gens que je suis censée intégrer.


Késseldi?
Jamais contents ces gothiques de merde.

Dans un milieu composé uniquement de gens se mettant en marge de la société, le microcosme est encore plus féroce.

Il y a ceux qui pensent intégrer cette micro société parce qu'on est "cool".
Il y a ceux qui sont là pour se faire une place au soleil parmi les outsiders.
Il y a ceux qui vont essayer de jouer au jeu du "je suis plus marginal que toi".
Ceux qui vont essayer de te détruire parce que y'a pas assez de place pour tout le monde; (si.)
Ceux qui pensent que marginal n'est pas suffisant, que et que rajouter "intolérance" à asocial fait de toi le combo gagnant, l'alpha de l'underground. (non.)

Et il y a ceux qui sont comme moi, réellement à la masse, pas à l'aise avec les interactions sociales et qui au final se retrouvent là par hasard, pensent trouver des copains puis finalement se font latter la face dans le panier de crabe et vont s'enterrer au sommet d'une tour avec des chats.
En finissant par se méfier de tout et de tout le monde.

Je ne me sens chez moi nulle part, et je me méfie de mes "semblables" comme de la peste.
Contrairement au monde de Burton, la mise à l'écart les a rendu vaniteux et méchants, manquant complètement d'humilité.
(pas tous. J'en connais des chouettes. En général ils sont dans les liens de mon blog. Free add, yes.)

Et si pour moi, la personne "normale" est potentiellement un monstre comme je le suis à ses yeux, un être différent et difforme qui pourrait me faire du mal, c'est parmi ceux qui me "ressemblent" que j'ai rencontré les vrais monstres.
Ceux qui te font des sourires pour t'égorger par derrière.

Ces personnes me font perdre foi en l'humanité, et me rendent profondément malade d'être de la même espèce.
C'est ce qui me donne l'espoir d'être un monstre de Burton; un humain déphasé. je ne veux pas avoir affaire à ces gens là.

C'est pour ça que je vomit encore la rencontre d'hier.
C'est à cause de ce genre de personnes que j'ai la bouche qui se remplit du goût du sang.

Je suis un monstre.
Je voudrais être un monstre.
Je me sens monstre.

Parce que je ne veux pas être un humain comme eux.






(j'ai importé 80 gifs pour cet article. j'en ai pas utilisé la moitié. j'ai un problème. aidez moi.)












mardi 3 juin 2014

Tim Burton, Alice au pays des Merveilles. (et arrêtez vos conneries.)

Ouaih, j'ai pas été là pendant longtemps.
Y'a eu un incendie dans la maison, on a failli mourir, je me suis fait voler ma caméra et sinon y'avait plus internet.
Chacun son problème, j'avais un royaume en crise à gérer.
(fort heureusement la pénurie de croquettes fut évitée. Allégresse. )

Allégresse.
Mise en image.


Donc.
Il y a deux choses susceptible de donner le cancer:

1) Les choses dangereuses (trumpf) du genre une cigarette, ou un téléphone. Les poêles quand on les gratte, et même l'encens. Ta mère file le cancer de nos jours.
(un revolver est dangereux aussi, mais il donne la maladie du trou dans la tête. Qui est tout aussi mortelle mais bien plus rapide. )

2) Les connards qui ont vu 4 films d'auteur et qui se permettent de baver sur tout et n'importe quoi sous prétexte qu'ils (n') ont (pas) comprit Valhalla Rising.
Et dans cette catégorie, ceux qui m'énervent le plus sont ceux qui se permettent de baver leurs diarrhées verbale sur:
a) Prometheus.
(j'y reviendrais.)

b) Tim Burton. Et particulièrement Alice in Wonderland.

Alors.
Je vais tenter de rester calme parce que je pourrais vite m'énerver.

(cet article sera émaillé de Johnny Depp parce que.
Et de Sherlocks méprisants.
I'm a despising Sherlock on my inside.)

Bien.
Donc.
"Gnugnu Tim Burton c'est plus ce que c'était. Gnugnu, j'aime que quand il faisait du Gothique. Le reste, c'est de la trahison à lui même."

...
Brrr....

Tim Burton est un réalisateur amoureux des vieux films de monstre et de séries Z.
Il a putain de réalisé Beetlejuice pour se moquer de l'amérique des années 70, Dark Shadows parce qu'il adorait la série des années 60 et qu'il a un goût prononcé pour le kitsch (et qu'il vomit les vampires actuels et se moque de stéréotypes  , Mars attack parce qu'il aimait les cartes de Mars Attack! et les vieux films d'invasions de monstres et de Kaijus, et vous voulez faire passer ce mec pour un réal gothique?

Vous êtes tarés.

Les films de Burton qui passent pour des chefs d'oeuvre du "gothique" sont:
-Edward Scissorhand.
Qui est une critique sociale de l'Amérique, et la matérialisation de son propre sentiment d'être un outsider.

-Sleepy Hollow:
Parce qu'il aimait l'histoire, et il a essayé de donner à une profonde histoire d'horreur une allure de conte pour enfants.
(comme il l'avait fait mais de manière vachement plus perverses avec son Hansel et Gretel. )
(cherchez sur le net.)
Dans cette histoire il s'est attaché au cavalier plus qu'à n'importe quel autre personnage et l'histoire parle plus de la difficulté de l'intégration sociale de ceux qui pensent différemment (Ichabod) que d'un quelconque point de vue romantique.
Les mecs, Sleepy Hollow c'est pas the Crow, hein. c'est un film d'horreur pour enfants parce que la vision de Burton sur les monstres est que les monstres, c'est cool, parce que le monstre, c'est lui.

-Nightmare Before Christmass:
Qui traite encore une fois de la difficulté de s'intégrer.
Et qui est une certaine revanche sur la vie de Burton après son passage TRES difficiles aux studios Disney.
Et encore une fois, c'est l'histoire de la vision du monde de Burton, pas foutu de s'intégrer dans un monde lumineux, mais cantonné aux monstres, parce qu'il est lui même catalogué "génie étrange".
L'histoire du Nightmare, c'est l'histoire de Tim Burton qui rêve des lumières de Noel mais qui appartient aux ténèbres d'Halloween.
So dark.

Et même les Batman de Burton passent pour Gothiques.

SERIEUX?



                                 


Putain.

Batman est sombre.
Le comic est sombre.
Détective Comics est SOMBRE.
(je peux pas dire DC Comics, ça reviendrait à dire "détective comics comics". Gnuh. Merci le Roi.)

Mais dans ce cas, je veux qu'on me dise que le Dark Knight de Nolan est gothique.
Parce qu'avec la débauche de clowns, de paillettes et de gadgets qu'à injecté Burton dans ses deux opus, ça devrait donner un indice sur la véracité de l'état d'esprit du bonhomme.

(et j'aurais voulu qu'il réalise son Superman en costume fluos, ça aurait coupé la chique à certains.)
(Avec Nicolas Cage.)
(Si.)
(Cherchez sur le net.) (vous êtes grands.)

Burton, un réalisateur pour Gothiques?
Regardez Mars Attack, et shut up.

Burton est un fan de monstres, et il a un penchant malsain pour tout ce qui est mort.
Mais dans ce cas, Jean Pierre Jeunet est vingt fois plus Gothique que Burton.
Faut arrêter de dire n'importe quoi.
Brol.

Bon.
Maintenant.
Alice in Fracking Wonderland...

Je sens que ça va être difficile.
Calme...


Petit report historique.

1865, Lewis Caroll, amoureux d'une petite fille nommée Alice (bah ouaih) (il photographiait des petits filles nues aussi.) (de rien.) fait une promenade en barque avec la dite gamine (les parents avaient grave la confiance) et en lui racontant des histoires il conçoit "Alice's Adventures In Wonderland".

Qui raconte les histoires pleines de nonsense d'une petite fille qui passe de la marre des larmes, à sa rencontre avec le dodo (et l'histoire des gants) et la course sans fin, qui rencontre la reine à sa partie de croquet, et voit la tortue et le griffon.
Sans parler de l'histoire du bébé qui se transforme en cochon.
(quand j'étais petite, j'ai lu le livre avant de regarder le dessin animé. Ma déception a été assez immense, et je dois dire que j'aime les personnages, mais à mes yeux l'histoire est un massacre à la tronçonneuse rouillée.)
(si vous ne connaissez pas ces personnages lisez le livre.)

Relatif succès littéraire.

Du coup, en 1871, Caroll décide de continuer les aventures de Alice.
Avec Through the Looking Glass (de l'autre côté du miroir.)

Ce dernier est une suite plus ou moins directe du premier opus.
Il s'agit de Alice qui joue avec les petits de son chat Dinah, un chat noir et un chat blanc.
Elle tombe sur un livre qui s'appelle 'Jabberwocky" et qui ne peut se lire qu'en étant regardé dans un miroir.
Elle passe à travers ce miroir, et retrouve la Reine Rouge qui mène un combat d'échec géant contre la Reine Blanche.
La Reine Rouge propose à Alice de faire d'elle une Reine si elle gagne la partie d'échec, rivalité sans fin entre les deux reines.
Au fur et à mesure que Alice traverse les lignes de l'échiquier elle rencontre les personnages de Wonderland.
Tweedledee et Tweedledum qui lui récitent le poème du Morse et du Charpentier.
Elle rencontre la reine Blanche qui est complètement à la masse mais a la capacité de "voir l'avenir". (de s'en souvenir en réalité).
Beaucoup de choses sont basées sur la thématique du miroir, du reflet, amenant une réflection sur la réalité, le rêve, et le double.

A la fin il apparaît que le monde serait un rêve du Roi Rouge, et que le chat noir de Alice aurait été la Reine rouge durant tout ce temps. (et le chat Blanc la Reine Blanche.) (cqfd.)
(ce livre vous raconte une batailles de chatons; Internet wins.)

Je vais pas résumer tout le livre parce que
1:
J'ai pas que ça à foutre.

2:
Thanks dear.


Donc.
Les gens qui disent que ce film est "mauvais" en se référant au Disney et au fait que:
"OMG MAIS BURTON EST UN TRAÎTRE A SA FILMOGRAPHIE"devraient se coudre la bouche. Avec un fil de fer plein de souches de tétanos.

Tim Burton est un mec qui aime le monstres, les trucs bizarres, les choses décalées, et les outsiders, et qui pense que les monstres c'est mignon à cause de la métaphore de l'être différent.
(Je pense qu'il pourrait allègement rouler des grosses galoches à Godzilla.)

Alors quand on a dit à Tim Burton:
"Disney veut adapter Alice au pays des Merveilles, ils te rendent les droits de tout tes trucs que t'avais fait quand t'étais chez eux, et en plus ils te laissent la bride sur le cou."
Il a du se faire dessus de bonheur.
Je le comprends.
J'en aurais fait de même.

Et comme non seulement Burton est un profond emmerdeur, qu'il en a rien à foutre parce qu'après des années à ce que les studios lui lâchent des miettes de liberté à cause de son statu de réalisateur "underground pour gothiques" son nom est quasiment une marque déposée et qu'il fait fracking what he wants Thor maintenant, il a prit sa famille sous son bras (sa femme et son Johnny) et il a fait Alice.
Parce que Caroll, parce que Disney, parce que thématique du rejet, parce que "je vous emmerde".

Alors on peut dire ce qu'on veut de Burton, mais rien qu'avec le matelas de billets qu'il se fait sur The Nightmare en produits dérivés, il a pas besoin d'argent, et faire des films pour le pognon n'est pas une raison première pour lui.
Il s'en tamponne avec un sucre.
(Suffit de voir son expo au MoMa pour s'en rendre compte. Si ce mec là avait du faire des films pour l'argent, il serait rester à vomir chez Disney.)

Ah, autre chose.

"Gnu Djony Depp il a pa de talent, gnil fé toujours gna même choz."
Est-ce que les gens qui nous sortent ces bêtises ont vu Dead Man? Don Juan de Marco? Chocolat? Neverland? L'imaginarium de Parnassus? Rochester? EDWARD? ED WOOD ?!
Les gens qui croient que Depp joue "toujours le même personnage" devraient regarder trente secondes ce que nous pond Jack Nicholson depuis vingt ans.

Putain.
Quand il joue un rôle où il ne cabotine pas, on lui crache à la gueule parce qu'il "ne donne pas assez" et quand il joue des rôles plus marqués "il en fait trop".
PUTAIN.
Donnez moi trois Nikons 7100, quelques fonds, je lui fait jouer Macbeth, et vous pleurerez à genoux devant cet homme.

Le problème de Depp est le même que celui de Burton.
Personne ne prenait Burton au sérieux pour ce qu'il était, on l'a associé à ce qu'il n'était pas (il n'a pas réalisé le Nightmare, pour la petite histoire, même si il a écrit et supervisé.) et on lui reproche d'être ce qu'il est maintenant: un réalisateur de films personnels dans son propre délire complexe des films de série Z et de monstres multicolores.
On a prit Depp pour un acteur "bien mais trop underground, trop ingérable, pas bankable" jusqu'à Pirates des Caraïbes et maintenant on lui reproche de ne pas être Jack Sparrow.
(rôle qu'il avait accepté pour faire plaisir à son fils, afin que le gosse puisse voir au moins un rôle de son père au cinéma, les autres films étant jugés trop violents.)
You People are weird.


Humr.
Pour en revenir à Alice aux Pays des merveilles.

Le parti de Tim Burton a été de s'intéresser au poème du Jabberwocky, que Alice lit à l'envers dans le miroir.
Voila ce poème:

Twas brillig, and the slithy tovesDid gyre and gimble in the wabe;All mimsy were the borogoves,And the mome raths outgrabe.
“Beware the Jabberwock, my son!The jaws that bite, the claws that catch!Beware the Jubjub bird, and shunThe frumious Bandersnatch!”
He took his vorpal sword in hand:Long time the manxome foe he sought—So rested he by the Tumtum tree,And stood awhile in thought.
And as in uffish thought he stood,The Jabberwock, with eyes of flame,Came whiffling through the tulgey wood,And burbled as it came!
One, two! One, two! and through and throughThe vorpal blade went snicker-snack!He left it dead, and with its headHe went galumphing back.
“And hast thou slain the Jabberwock?Come to my arms, my beamish boy!O frabjous day! Callooh! Callay!”He chortled in his joy.
Poème qui, dans le film annonce le combat à venir entre la Reine Rouge et Alice.
(plus ou moins comme dans le livre donc, ou le poème est le déclencheur du passage de l'autre côté.)







Comme je suis bonne je vous donne une des traductions du poème, vu qu'il est composé de néologismes et de mot-valises (selon ce bon vieux Vian, et entre parenthèses, bonne chance à ses traducteurs étrangers, à lui aussi.)
(traduction de Henry Parisot.)
(car oui, des gens ont décidé de traduire ceci.)

Il e'tait grilheure; les slictueux toves
Gyraient sur l'alloinde et vriblaient:
Tout flivoreux allaient les borogoves;
Les verchons fourgus bourniflaient.

«Prends garde au Jabberwock, mon fils!
A sa gueule qui mord, à ses griffes qui happent!
Gare l'oiseau Jubjube, et laisse
En paix le frumieux Bandersnatch!»

Le jeune homme, ayant pris sa vorpaline épée,
Cherchait longtemps l'ennemi manziquais...
Puis, arrivé près de l'Arbre Tépé,
Pour réfléchir un instant s'arrêtait.

Or, comme il ruminait de suffêches pensées,
Le Jabberwock, l'oeil flamboyant,
Ruginiflant par le bois touffeté,
Arrivait en barigoulant.

Une, deux! Une, deux! D'outre en outre!
Le glaive vorpalin virevolte, flac-vlan!
Il terrasse le monstre, et, brandissant sa tête,
Il s'en retourne galomphant.

«Tu as donc tué le Jabberwock!
Dans mes bras, mon fils rayonnois!
O jour frabieux! Callouh! Callock!»
Le vieux glouffait de joie.

Il e'tait grilheure; les slictueux toves
Gyraient sur l'alloinde et vriblaient:
Tout flivoreux allaient les borogoves;
Les verchons fourgus bourniflaient.

Une autre traduction vous dira sans doute quelque chose:

(et comme vous le constatez, ça n'a rien à voir.)
(un conseil, regardez ce film en VO.)
(regardez vos films de VO de toute façon, ça vous fera du bien.)


Dans le film de Burton on retrouve donc l'oiseau jujube (qui kidnappe les jumeaux) ainsi que le Bandersnatch, qui est le gardien de l'épée Vorpale (aussi présente dans le poème.) Ainsi que la notion de monstre à terrasser et d'épreuve initiatique ("tu as tué le Jabberwocky mon fils" c'est donc un aîné s'adressant à son cadet, notion de passage, de rite d'accomplissement, blablah.)

Tim Burton a simplement relié la thématique du rite de passage présente dans tout le livre (Alice gravit les lignes du jeu d'échec avant de devenir accomplit, de devenir une Reine. Et de se rendre compte à quel point tout cela était vain. A quoi bon grandir quand tout est un rêve fugace?) avec le rite de passage du Jabberwocky.
Ce qui est une idée intelligente.


Bien.
Ensuite.

Points de discorde numéro un:
Le chapelier.
Hatta. The Hatter.
(Caroll ne l'a jamais désigné comme étant fou, le "Mad Hatter" n'existe pas. La folie non plus n'existe pas réellement. C'est une problème de distorsion de la réalité. "My reality is just different than yours", nous n'avons pas tous la même réalité.)
Le Chapelier, selon Caroll est bloqué à 6heures, l'heure du thé, pour lui épargner de se rendre à l'heure de son exécution, condamné à mort par la Reine de Coeur.
C'est le temps lui même qui l'épargne. Le temps personnifié.
Il est aussi messager du Roi Blanc, et a toujours des soucis avec la loi, car il est souvent condamné à mort sans jamais avoir vraiment fait de mauvaises choses.
Condamné à mort avec des soucis avec le temps. Hatta est un personnage bloqué dans le temps et récitant de la poésie sans aucun sens.

En réalité, c'est le chat (qui lui se défini comme fou) qui désigne le Chapelier et le Lièvre de Mars comme des fous. Mais comme on l'a vu, pour le chat, la réalité distordu de chacun est un signe de folie. Tout le monde est fou car tout le monde voit les choses différemment.

De plus, il dit une énigme qui a été construite pour n'avoir pas de sens:
"Why is a raven like a writing desk?"

Dont la réponse est:

"I haven't a slightest idea."

Énigme sans réponse. Phrases sans sens, et sans but.
La beauté du verbe pour sa simple beauté.


Il est bien au delà de cet espèce de bouffon taré et méchant qu'on veut bien nous faire gober dans Disney.

Et pour Burton le parallèle était bien trop beau.
Messager aux phrases sans but ayant un soucis avec le temps qui passe, obsédé par la beauté du verbe, etc.
Il a fait de lui le passeur qui initie Alice aux secret de Wonderland (tout en étant relativement fasciné/amoureux d'elle) (bawi).
Une métaphore/un parallèle de Lewis Caroll.

Mais tout dans cette histoire est une question de parallèle et de reflets.

Ce qui est par contre "cohérent dans l'erreur" entre le Disney de 1951 et le Burton, est que la Reine Rouge et la Reine de Coeur sont réunies pour ne faire qu'un seul et même personnage.

Le but de Burton était de faire un "pont" entre les deux histoires, aussi bien entre les deux livres qu'entre les deux Disney. Une sorte de suite, comme un passage à l'âge adulte.
Ce qui reste cohérent, quand on regarde la méprise faite par le premier.
Il aurait été trop difficile de gérer une troisième Reine dans le scénario d'un film de pas deux heures et le passé de Alice devait être cohérent avec son combat contre le Jabberwocky/la Reine Rouge.

Donc "gné n'importe quoi gné pas cohérent avec le Disney"...


Internally wishing your painful death.

Ensuite:
La Reine Rouge/la Reine de Coeur:

La Reine Rouge est un des nombreux pions du jeu d'échec qui compose Through the looking glass.
Dans le livre, avant de devenir l'ennemie d'Alice, elle va gentiment lui proposer le jeu d'échec dans lequel Alice jouera son rôle de Reine.
(Dans le film Alice rencontre la Reine dans son enfance, et est d'abord gentille avec elle.)
(OMG mais serait-ce de la cohérence. Mais non, ce n'est pas possible ce film cey du kaka.)
La Reine Rouge est selon Alice la cause du désordre à Wonderland, et Alice se réveillera en brutalisant la Reine, ce qui aura pour effet de mettre le Roi hors d'état de nuire.

Dans le film, la Reine a tué le Roi.
De toute façon, à part le Chapelier qui est un initiateur / protecteur et qui n'a pas de rôle politique, et le Valet Rouge, qui est aussi un guerrier / protecteur les femmes ont prit le pouvoir politique.
Et même si les personnages non humains sont majoritairement des hommes les rôles titres sont tenus par des femmes.
Alice, c'est une histoire de nanas. Et profondément respectueuse de la place de la femme.

Les femmes prennent le pouvoir.
Et comme dans un jeu d'échec, faire tomber la Reine fait tomber le Roi.
C'est comme ça.
(vazy pour écrire un truc pro nanas quand t'es un homme dans les année 1880)
(je tiens à le signaler.)

Néanmoins, si la Reine de Coeur est une furie de passion (comme la décrit lui même Caroll) la Reine Rouge est un modèle de monarchie froide et sévère, tout en étant impitoyable.

C'est néanmoins un amalgame des deux Reines que fait Burton, ainsi que du personnage de la Duchesse, qui est un peu moins présente dans le livre, afin de rendre un portrait plus cohérent avec le "passé" de Alice.

Le fait d'utiliser les animaux comme meubles est un emprunt à la fameuse scène du croquet de Wonderland, où on se sert de flamants comme maillets et de hérissons comme boules de croquet.

Les parallèles entre le monde "réel" et le monde de Wonderland sont aussi nombreux.
Les deux Filles réagissant et parlant comme Tweedledee et Tweedledum. Le fiancé de Alice qui se plaint des jardiniers qui ne lui ont pas planté les bonnes roses.
La Reine, qui veut imposer sa volonté à Alice est vue comme une métaphore du fiancé, ainsi que le Jabberwocky.

Dans le film, Alice veut se soustraire à ce à quoi elle est destinée, considérant sa destiné comme une contrainte.
Que ce soit son mariage avec un garçon qui ne l'aime pas et n'aime pas ses idées, tout comme le combat avec le Jabberwocky qui est prévu dans le déroulement du destin de Wonderland.
C'est en découvrant qui elle est au travers des nombreux conseils et élucubrations des personnages qu'elle va finalement se trouver, accepter son identité et son destin pour sauver Wonderland.

Alors quand on me dit que ce film est juste un film pour enfants stupide...



La thématique de l'amour n'est pas absente.
La thématique de l'amour et des relations.
Mais toujours comme moteur du passage à l'âge adulte.

Alice refuse de se marier, pour une bonne raison:
Elle n'aime pas son fiancé.
(bravo Alice, c'est une bonne raison.)

Elle préfère les projets plus ambitieux, à l'instar de son père, son vrai passeur/initiateur, mort quelques années auparavant.
Néanmoins, en tant que femme, elle est moquée dans ses projets (une femme porte les gosses et s'occupe du foyer, pas des affaires) , et ses "lubies" sont également moquées.

Mais il subsiste en elle le souvenir de "cauchemars" qu'elle faisait étant enfant. Une période associée à son père. Une période où son père lui disait que oui, nous sommes tous fous, mais que tout les gens bien le sont. Ils voient juste une réalité différente.
Paroles que reprendra le chat du Cheshire. Animal semi fantomatique, jamais vraiment impliqué, jamais vraiment présent, qui se fait "tuer" lors de l'exécution du Chapelier, mais qui reste à dispenser ses conseils sibyllins dans l'oreille d'Alice.

Tu la sens ma grosse métaphore de l'absence du père, là?


Le jour de ses fiançailles, elle voit le lapin blanc (messager de la Reine Rouge, puis de la Héraut de la Reine Blanche) et plutôt que répondre à la demande du prétendant, elle fuit purement et simplement dans le trou du lapin.

Elle arrive à Wonderland, grandissant et rapetissant à l'envie.
Pour finalement se retrouver devant la chenille Absolem, Tweedledee, Tweedledum, et s'entendre dire qu'elle a une destinée à accomplir.
Elle doit tuer un monstre, le Jabberwocky, afin de sauver Wonderland et de rendre la couronne à la Reine Blanche.

(Afin de garder un semblant de cohérence, ce n'est pas ici Alice qui deviendra Reine, mais la Reine Blanche qui est la soeur de la Reine Rouge. Au moment ou la Reine Blanche Gagne sur la Reine Rouge, Alice admet les vérités impossibles de son père et devient Alice au lieu de "Alice non-Alice", double/ombre d'elle même et de sa légende.)
(et si.)

Révoltée par l'idée de se voir accepter un destin encore pire que le précédent, elle refuse, avant de se voir retirer le droit à porter son nom.
Elle devient "Alice qui n'est pas Alice" et n'est plus que l'ombre de celle qu'elle était.

Là le petit groupe se fait attaquer, et elle arrive à fuir, rencontre le Cheshire Cat, et arrive à la partie infinie de thé avec le Chapelier.


Le chapelier est le seul à croire à son identité d'Alice "réellement Alice."
Et dans leur fuite (ils sont suivis par le valet rouge, aux ordres de la Reine rouge) il lui raconte la déchéance du royaume, la brouille des deux soeurs, la rouge et la blanche, dans un décor de glace et de feu aux lumières chaudes et froides, ou l'indécision d'Alice se dispute avec son envie d'être libre.
Thématique de la dualité, encore, entre aperçu de l'avenir d'Alice si elle accepte les contraintes de son mariage par le biais de La Reine rouge/Hamish (ce que nous verrons plus tard.) détruisant Wonderland par cupidité.

Elle n'est pas elle même car elle n'est pas complète sans ses souvenirs, ni sans sa détermination elle n'est que l'ombre de son légendaire double. Comme si son elle d'enfance venu plus tôt en Wonderland était plus fort, plus brave, moins prompt à s'attacher aux conventions que son elle-même plus âgée, et plus conventionnel.

Et le Chapelier est le seul à croire en elle.

Car dans ce monde de dualité ou chaque chose a son double déformé, chacun miroir l'un de l'autre, le chapelier est le miroir de lui-même.
Il est lui-même et son double, deux personnalités, une violente, rapide, et intempestive, et une artiste, plus vagabonde, plus mesurée.
Et il voit en Alice à la fois son double et elle-même, comprenant son déchirement.

C'est aussi ce qui les rapproche, et fait leur connivence, leur "amour" sous jacent:
Etant chacun complets avec eux même et chacun portant en eux deux facettes d'eux même, possédant chacun le côté pile et le côté face, ils sont le double l'un de l'autre.

Mais si.
Tac.

Notons également que si le Chapelier comprends Alice, en tant que son complément parfait, Alice comprends le Chapelier, et leurs deux étrangetés se complètent.
Et physiquement, le Chapelier fait écho à Amish, tout deux prétendants d'Alice, tout deux portant les cheveux roux.
Et le Chapelier en haïssant la Reine donne un petit taquet par monde interposé aux valeurs étriqués de Hamish.

Ah oui.
TOUT dans ce film, des cheveux, aux costumes, aux couleurs, a une raison d'être.
Voila.
Redites une fois que c'est facile et à chier?

Bref.

Alice arrive, sur le chapeau du Chapelier (je passe sur cette métaphore, je vais pas vous mâcher le travail non plus) dans le château de la rein Rouge/De Coeur/Etc.

La Reine aime ce qui est surdimensionné car sa propre tête est immense par rapport à son corps.
(Hamish, son orgueil, tout ça...)
Ainsi elle ne tient dans sa cour que des gens qui ont des parties surdimensionnées. Seins, nez, ventres...

Hélas ses courtisans ne sont que des menteurs, usants de postiches pour la tromper. Mais perdue dans son délire de puissance elle ne le voit pas.
(petit taquet à la superficialité des relations sociales au passage.)
Grandissant grâce à une gâteau, Alice parvient à s'introduire dans la cour de la reine, qui voit en elle juste une gigantesque femme.

Le Chapelier se voit lui aussi emprisonné dans le château. Mais en flattant la Reine il arrive à garder la vie sauve et on lui ordonne de retrouver son métier de chapelier.

A ce point là, je veux intervenir sur le personnage du valet Rouge/de Coeur.

Dans ce film le Valet a un rôle habituellement réservé aux femmes. Seulement intéressé par les personnes de "grandeur" il se dit fou amoureux de la Reine à cause de sa tête et de son pouvoir. Et elle, comme un enfant, n'y voit que du feu. En ce sens, la Reine est naïve comme un enfant. Et capricieuse comme un enfant.
C'est le côté enfantin de la Reine qui s'oppose au côté adulte de Alice.
Quand le Valet voit Alice, il voit en elle une personne de pouvoir, et se dit fou amoureux, trahissant la Reine en déclarant sa "flamme" à Alice. Qui le repousse.

En repoussant la partie cupide et revendicatrice du clan de la Reine, Alice va se retrouver face à son destin, et choisir de s'enfuir en emportant l'épée vorpale et le Bandersnatch.
En étant elle même elle dompte les monstres.
Elle repart au château de la Reine Blanche sur le dos du Bandersnatch avec l'épée.
Et pour avoir aidé Alice à fuir, le Chapelier se retrouve condamné.

Le Chapelier est condamné pour avoir sauvé Alice de son destin.
Et il est sauvé par le chat.

Les bon choix, la vie rêvée d'Alice, sa propre personne, se retrouvent condamnés pour avoir refusé son mariage plus ou moins forcé. Et elle sera sauvée par le souvenir de son père.

Comme à la fin du film donc.
(subtilité scénaristique, I has it.)

C'est au château de la Reine Blanche qu'Alice se retrouvera face à elle même.
Qu'elle acceptera de se souvenir, qu'elle acceptera son enfance comme partie d'elle même, en se débarrassant des conventions sociales.
Elle se rends compte que ne pas se souvenir du Chapelier au réveil, nier son existence, réelle, est comme nier l'existence de sa propre personne.

Et c'est à ce moment là qu'Absolem s'endors pour se transformer en papillon.

La chenille Absolem, qui assène les vérités, et nie à Alice son droit d'être Alice à cause de son tempérament faible et timoré, à cause de son refus de Wonderland. Quand elle accepte d'être elle même Absolem devient cocon.
Car il ne suffit pas d'accepter pour devenir sois-même. Il faut le mûrir. L'intégrer. Et le vivre.
Ce n'est qu'à la fin du film qu'Absolem réapparaîtra  dans le monde réel, sous forme de papillon. Et qu'Alice le salue, ayant complètement accepté les deux parts d'elle même, Wonderland et l'autre monde, ainsi que ce "pont" entre eux.

"Gné sey nul kom fin ça explik rien!"


Alice va donc décider de combattre le Jabberwocky.

Et elle s'aligne sur l’échiquier avec la Reine rouge et la reine Blanche.
Elle est l'Alice de la légende. Du moins elle prétend l'être.
Et elle s'accroche à la Vorpaline.

Car ce n'est pas elle, mais l'épée que le Jabberwocky salue comme sa vieille ennemie. L'animal salue la légende plutôt que l'individu, et affronte son destin sans fin qui est de combattre l'épée.

Pourtant, en faisant face à la légende, en faisant confiance à l'épée, et en se souvenant de son père, en admettant l'impossible, remontant le temps dans ses mots jusqu'à remonter accepter son propre combat, elle tuera le monstre, et deviendra elle même, par le biais de la légende.
Elle accepte le passé, le présent, son avenir, et sa personnalité en même temps.
Chapeau l'artiste.

Mais accomplir son destin c'est faire face à ses responsabilités, et elle décide de rentrer chez elle tandis que la Reine Rouge et son Valet son attachés ensembles, destinés à errer dans le désert, comme un hideux monstre à deux têtes fait de haine, tandis que la paix est retrouvée dans Wonderland.

(okay, la seule chose que je ne comprends pas c'est la danse du Chapelier, mais bon. Pas sa cause, mais sa forme. C'est pas joli; mais bon. )

Alice rentre dans la "réalité" et là :



Elle met la réalité à plat.
Elle refuse son mariage avec Hamish, elle dit ses quatre vérités à tout le monde, et décide de reprendre les affaires de son père.

Elle ira en bateau voyager à travers le monde pour faire du commerce.
Un autre voyage où elle partira entière.
Après s'être découverte elle même elle part découvrir le monde.
Néanmoins, acceptant cette autre partie d'elle même, elle promet au Chapelier de revenir.
Gardant pour toujours le lien avec elle même à travers Wonderland.

Et comme lui, elle montrera ses chevilles à l'assemblée réunie pour ses fiançailles  s'affranchissant définitivement des tabous sociaux dans une danse autrement plus sauvage que le quadrille que Hamish trouvait "follement vivifiant."

Voila.

Donc.
Dans ce film, tout a une profondeur, et tout est relié de manière relativement délicate et intelligente au livre; faisant des choix certes pas faciles mais cohérents pour le film.

Le propos est profond, les parallèles sont profondément construits, aidés par une mise en scène qui fait des liens de costumes, de couleurs, de décors cohérents. Et encore j'ai laissé tombé des choses parce qu'avec le matériel que j'avais sous la main j'avais de quoi écrire facile trois fois plus de choses.

Ce n'est pas "un vomis" ou "du caca" comme j'ai pu l'entendre lors de brillantes analyses justifiées seulement par le fait que, olalah, "Tim Burton depuis Sleepy Hollow il fait vraiment de la merde."


Sans parler des débiles profonds que j'ai voulu étrangler quand j'ai entendu les critiques comme quoi Frankenweenie c'était du resucé facile.
Les mecs.
Ce projet existe à l'état de court métrage préparatoire dans les studios Disneys depuis bientôt trente ans. Ca fait des années que Burton voulait en faire un long métrage mais il pouvait pas parce qu'il ne possédait pas les  droits de sa propre création.

Sans vouloir me répéter, un film c'est des années de pré prod, des mois de tournages, des putains d'implications, et Tim Burton a fait les choses vraiment vraiment bien sur ce film. Il n'a vraiment rien laissé au hasard, et il s'est même donné des coups de pied au derche pour les plans de bagarre qui ne sont pas du tout son truc à la base.
Et il s'en tire bien de ce côté là.

J'en ai marre d'entendre les gens déscendre un film à cause de ce qu'ils croient savoir, et parce qu'ils ne sont pas capables d'analyses cohérentes.
Parce que pour eux, un divertissement "pour enfants" ne peut pas être profond.
(tu veux qu'on parle du moment où Alice patauge dans des douves remplies de têtes en décomposition et met son pied dans la bouche d'un des cadavres? )
Parce que Tim Burton fait du "gothique en simili noir et blanc" et c'est tout.

Genre le mec il a droit à un remake de The Crow, et éventuellement faire un film de vampires.
Ah non c'est vrai, il a fait un film de vampires pour se moquer des films de vampires et il s'est fait cracher à la gueule.
(suis-je sotte.)

Et personne ira penser qu'un mec qui a grandit dans une admiration forcenée de Bella Lugosi et Vincent Price ait envie de vomir devant le cinéma fantastique du moment et s'en moque. Mais non.
Tskt.






Voila.
C'est tout ce que je vais me permettre de dire sur le sujet.

Je vous recommande quand même d'avoir un minimum de respect pour l'industrie du cinéma, parce que c'est à cause de personnes critiquant sans savoir, avec une fausse exigence de critiques sans culture qu'on fini par avoir du cinéma à la Transformers 258 et Fast and Furious 19 qui envahissent et polluent nos écrans et que des films comme Only lovers left Alive ou Saving Mrs Banks restent pas 15 jours au cinéma.

La sous culture au service du divertissement rentable et vite digéré, vite oublié.

Et moi, ça me rend triste.